Un mort et près de 100 blessés, tel est le bilan du déraillement, hier, à 150 m de la gare d'Hussein Dey, du train électrique de voyageurs Alger-Thénia, selon le premier bilan fourni par Rabah Bar, directeur du Chu Mustapha Pacha. La protection civile a revu de son côté le bilan à la baisse en évoquant 70 blessés. Le train «33» qui transportait plus de 100 passagers, fréquenté quotidiennement par des étudiants et des travailleurs, devait être aiguillé à hauteur de la gare d'Hussein Dey pour laisser passer le rapide Alger-Oran. Selon le témoignage d'un passager, «le train roulait à grande vitesse». Contrairement aux informations qui avaient circulé peu de temps après l'accident à propos du retard mis par la Protection civile pour intervenir, les secouristes sont arrivés sur les lieux du drame moins de dix minutes après le déraillement. Un important dispositif a été déployé sur place, notamment des équipes de désincarcération ainsi que des éléments de la police scientifique et de la Brigade de recherches et d'intervention qui ont acheminé les victimes vers les hôpitaux Mustapha Pacha et Nafissa-Hamoud (ex-Parnet) où elles ont été «bien prises en charge». Après avoir reçu les premiers soins, la majorité des victimes a quitté les établissements hospitaliers en début d'après-midi. Deux blessés, dont le chauffeur du train, ont été gardés sous observation médicale. Quant aux dégâts matériels, ils sont impressionnants. Trois wagons ont été complètement détruits et six autres partiellement endommagés. Sellal insiste sur la nécessité de déterminer rapidement les causes de l'accident Arrivé sur les lieux, le Premier ministre Abdemalek Sellal a insisté sur la nécessité de déterminer rapidement les causes de l'accident. «Il faut mettre en place rapidement une commission d'enquête pour déterminer les causes de cet accident», a-t-il déclaré. Il a également ordonné le dégagement rapide de la voie pour «permettre une reprise rapide» du trafic ferroviaire. De son côté, Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, également présent sur les lieux, nous a indiqué que «les blessés ont été évacués vers les structures hospitalières les plus proches et sont bien pris en charge», ce que l'on a pu constater de visu. Afin d'élucider les circonstances de cet accident, «l'examen de la boîte noire pourrait permettre de déterminer si le train a été victime d'une défaillance mécanique ou technique», a souligné de son côté Yassine Djaballah, directeur général de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF). Une commission d'enquête s'est rendue sur place pour déterminer les causes exactes, les circonstances et les responsabilités dans ce déplorable accident, a- t-il ajouté. Conséquence : le trafic ferroviaire entre Alger, Oran, Constantine et Annaba est suspendu jusqu'à réfection de la voie ferrée, selon un communiqué de la SNTF. Il est à noter que cet accident de train est le premier dans la wilaya d'Alger. Pour rappel, le dernier accident ferroviaire similaire remonte à 2011, à Corso, dans la wilaya de Boumerdès, causé par une collision entre un train de transport de voyageurs et un train de marchandises. Une année après, un autre accident s'est produit dans la même wilaya, à Thénia : un train électrique de trois rames de transport de voyageurs assurant la desserte Alger-Thénia avait heurté par l'arrière un train transportant 480 000 litres de carburant.