Les trois attentats qui ont secoué Kaboul depuis jeudi soir ont fait 51 morts et des centaines de blessés, selon un nouveau bilan communiqué hier, le plus lourd dans la capitale afghane depuis la fin de la mission de combat de l'Otan en décembre. «Soutien résolu», la mission de l'Otan en Afghanistan a confirmé samedi que huit civils qu'elle employait ont péri dans l'assaut vendredi soir par des insurgés de Camp Integrity, une base des forces spéciales américaines, proche de l'aéroport de Kaboul. Les victimes étaient toutes afghanes, selon la société de sécurité afghane qui les employait. Ce nouveau bilan porte à neuf le nombre de personnes tuées dans cette tentative d'assaut de la base, après que l'Otan a annoncé qu'un soldat étranger, dont la nationalité n'a pas été précisée, avait péri dans l'attaque, l'une des trois qui ont secoué Kaboul ces dernières 36 heures faisant 44 morts. Les rebelles talibans ont revendiqué cette attaque, ainsi qu'un attentat qui a tué 27 personnes, des civils et des cadets de la police afghane vendredi. En revanche, ils n'ont pas revendiqué la première attaque de cette série qui a fait 15 morts dans une zone résidentielle dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon l'agence Reuters, Kaboul a été le théâtre d'une «vague» d'attentats qui aurait fait des dizaines de morts. «Kaboul a été le théâtre vendredi d'une série d'attaques suicides et d'attentats à la bombe qui ont fait plusieurs dizaines de morts en divers endroits de la capitale afghane», selon l'agence britannique. Un porte-parole des talibans a revendiqué une des attaques les plus sanglantes dans la soirée, celle d'un kamikaze contre l'école de police, dont le bilan atteindrait 50 à 60 morts ou blessés. «Le kamikaze portait un uniforme de police et a déclenché ses explosifs parmi les cadets qui revenaient juste d'une pause», a déclaré un policier. Peu après, deux autres explosions ont retenti dans un secteur situé au nord de l'aéroport de Kaboul, près de Camp Integrity, une base des forces spéciales américaines, immédiatement suivis par des tirs des assaillants. Le premier attentat a été commis vendredi aux premières heures de la journée à l'aide d'un camion piégé qui a explosé près d'un site militaire dans le quartier fortement peuplé de Shah Shadid, faisant 15 morts et 248 blessés, précise Reuters. Près de 5000 civils ont été blessés ou tués entre janvier et juin 2015, selon les Nations unies. Selon les estimations du général John Campbell, commandant américain des forces étrangères encore présentes dans le pays, les forces de sécurité afghanes perdent chaque mois quelque 4000 membres, déserteurs ou victimes des combats.