L'énergie solaire représente un investissement «solide» pour l'Algérie, selon le dernier rapport d'Oxford Business Groupe (OBG), cabinet d'intelligence économique et de consulting, basé en Grande-Bretagne. Cette institution, dont la mission est de fournir aux investisseurs l'information sur les opportunités d'investissement et l'économie des pays émergents, a brossé un tableau des dernières évolutions survenues sur le plan politique et économique en Algérie ainsi que les progrès qui restent à faire, notamment en matière économique. La baisse brutale et constante des cours du pétrole pousse le gouvernement à se surpasser pour faire face à la crise économique qui le menace. Les objectifs à l'horizon 2030 en matières d'énergies renouvelables ont été revus à la hausse. L'utilisation accrue des énergies renouvelables et l'amélioration de l'efficacité énergétique pourraient conduire à des économies de 42 milliards de dollars sur 15 ans, avec 60 milliards de dollars d'investissement prévu, selon les estimations de Salah Khebri, ministre de l'Energie. Pour atteindre cet objectif, le rapport de l'OBG estime que le pays a toutes les chances d'investir dans la production solaire. «Avec la baisse des prix des panneaux photovoltaïques, l'énergie solaire devient un secteur de plus en plus concurrentiel, ce qui pourrait conduire à une importante réduction des coûts», a noté le bureau britannique. De plus, «l'Algérie bénéficie de l'un des taux d'ensoleillement les plus élevés au monde, allant de 1700 kWh par mètre carré au Nord, à 2650 kWh au Sud». «Les panneaux photovoltaïques et l'énergie éolienne sont les options les plus pertinentes pour l'Algérie, ces formes d'énergie étant les plus faciles à intégrer dans le tissu industriel existant», a déclaré à OBG, Abdelali Badache, président de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg). «La question du retour sur investissement est un point sensible en ce qui concerne les sources d'énergie renouvelable. Nous avons néanmoins constaté ces dernières années que les prix ont considérablement baissé et pensons que les énergies renouvelables représentent aujourd'hui un investissement solide», a-t-il ajouté. Le tarif de rachat jugé «généreux» L'OBG juge généreux le système de tarif de rachat proposé par le gouvernement depuis avril 2014. «Pour les projets dont la capacité varie entre 1 et 5 MW, l'électricité produite par les installations photovoltaïques est payée sur une base tarifaire de 16 dinars algériens (0,14 €) par kWh durant les cinq premières années, un taux préférentiel distinct étant appliqué à ceux dépassant 5 MW. Après la période initiale de cinq ans, les tarifs sont indexés sur un taux qui dépend de la performance», a détaillé la même source. Pour ce qui des tarifs de rachat pour les projets renouvelables, ceux-ci seront subventionnés par un prélèvement de 1% sur les revenus pétroliers, pratiqué par le Fonds national pour les énergies renouvelables et la cogénération (Fner). «Les autorités pensent que ce système permettra au pays de tirer parti d'un potentiel solaire considérable, tout en préservant les ressources en combustibles fossiles et en développant l'expertise nationale dans les services connexes d'ingénierie de l'énergie, de conseil et de maintenance.» Un fort potentiel pour l'exportation L'OBG estime, en outre, que l'Algérie, ainsi que l'Afrique du Nord dans son ensemble, présente un fort potentiel pour l'exportation d'énergie renouvelable en Europe. «Le bassin méditerranéen est déjà quadrillé de lignes d'interconnexion, mais les taux d'ensoleillement élevés et les vastes terrains d'Afrique du Nord ont fait de la région un point de polarisation des efforts de l'UE pour faire passer sa part d'énergies renouvelables à 20% d'ici à 2020», a-t-il expliqué. D'autant plus qu'«un certain nombre de projets cherchant à capitaliser sur cette ambition a été lancé au cours des dernières années, notamment le projet Desertec, un concept de grande envergure qui cherche à produire de l'électricité dans le Sahara pour alimenter les consommateurs européens».