Notre pays compte, visiblement, jouer un rôle capital durant ce rendez-vous planétaire qui devra aboutir à l'adoption d'un premier accord universel et contraignant sur le climat pour maintenir la température globale en deçà de 2°C. Et pour cause, de par sa situation géographique et sa proximité avec le vieux continent, l'Algérie fait également partie du lot des pays menacés par les conséquences directes ou indirectes du dérèglement du climat, à savoir la désertification, les inondations et la pollution du littoral. Dans la perspective de sa participation à la 21e session de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 21) qui se tiendra à Paris en décembre prochain, l'Algérie a transmis, vendredi, au secrétariat de ladite convention, sa «contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN)». Le ministère des Affaires étrangères a précisé, dans un communiqué répercuté par l'APS, que «cette contribution à l'effort mondial de lutte contre les effets des changements climatiques a été élaborée sous l'égide du Comité national climat présidé par le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement et composé des représentants de sept départements ministériels et du Cnes, avec l'appui d'experts nationaux». La visite du ministre des Affaires étrangères à Paris, durant le mois de juillet, a permis de mettre en valeur la position de l'Algérie dans cette «solidarité climatique» tant recherchée. «L'Algérie, grand pays africain producteur de gaz naturel, disposant d'un potentiel considérable d'hydrocarbures non conventionnels, est prêt à promouvoir des partenariats stratégiques à long terme tant avec des pays du Nord que du Sud, utilisateurs de charbon, afin de les aider à mettre en œuvre leurs engagements d'aujourd'hui et de demain, contenus dans leurs CPDN (contributions prévues déterminées au niveau national), car, faut-il encore le répéter, le gaz naturel est la passerelle idoine entre les énergies fossiles et les énergies sobres en carbone de demain», a expliqué Ramtane Lamamra. C'est ce qui est, globalement, attendu par la communauté internationale, particulièrement la France, pays organisateur de cette réunion à enjeu planétaire. Stéphane Gompertz, ambassadeur France Climat pour la région Mena et Afrique qui a effectué, récemment, une visite, à Alger, a qualifié l'Algérie de pays «particulièrement important» pour la France. «L'Algérie est un membre très influent dans les négociations sur le climat à la fois du groupe africain, de la Ligue des Etats arabes et des Etats producteurs de pétrole. Les négociateurs algériens connaissent parfaitement leurs partenaires et interlocuteurs africains, ce qui est très utile dans les contacts avec nos partenaires», selon l'envoyé spécial français. Au niveau interne, la problématique de réduire l'émission de gaz à effet de serre a été prise au sérieux, même si au demeurant l'Algérie ne possède pas une véritable industrie qui pourrait porter atteinte à l'environnement. Parmi les mesures prises par le gouvernement, on peut citer la réalisation du projet de captage et de séquestration de carbone, au niveau du gisement de Krechba (In Salah). Ce complexe a permis, selon l'une des déclarations du ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, la récupération d'environ 4 millions de tonnes de CO2 entre 2004 et 2012.