Un tiers des locataires des logements sociaux relevant de la gestion des OPGI ne paie pas le loyer, a révélé hier soir Mohamed Réhaimia, président du Groupement d'Intérêt Commun (GIC) et DG de l'OPGI d'Hussein Dey. S'exprimant sur le plateau de l'émission «Affaires économiques» de la chaîne Dzaïr TV, il affirmera que seuls 35% des locataires versent leurs mensualités. Il a fait savoir que des mesures ont été prises pour régulariser le paiement des locations. «Lorsque le locataire n'a aucun précédent judiciaire et qu'il est père de famille, nous lui permettrons de régler son dû suivant un échéancier. Par contre, ceux qui refusent de payer et qui continuent à loger «gratuitement», l'invité de Dzair TV affirme que des procédures judiciaires seront lancées à leur encontre. «Ils peuvent même risquer l'expulsion», explique Mohamed Réhaimia. En outre, et en matière de fraude, le DG de l'OPGI (Office de promotion et de gestion immobilière) révèle que rien que pour la wilaya d'Alger, 500 affaires ont été enregistrées cette année. Il s'agit, souligne-t-il, des personnes qui ont déposé des dossiers de demande de logements sociaux alors qu'ils ont déjà acquis un bien immobilier à travers d'autres formules (LPA, LSP, AADL, ou rural) auprès de l'Etat ou bénéficié de son aide financière destinée au logement. «La loi est appliquée à l'encontre de ces individus qui tentent de duper l'Etat», insiste-t-il. Mohamed Réhaimia est revenu longuement, lors de son intervention d'hier, sur les nouvelles mesures prises par le ministère de l'Habitat, notamment sur le nouveau décret exécutif fixant les modalités de cession des biens immobiliers appartenant à l'Etat et aux OPGI. Ce texte de loi publié le 6 septembre dernier au Journal officiel concerne, en effet, rappelle Mohamed Réhaimia, «les logements réceptionnés ou mis en exploitation avant le 1er janvier 2004». L'invité de Dzaïr Tv a, à l'occasion, développé le contenu du texte. Il dira effectivement que «la demande d'acquisition de biens immobiliers appartenant à l'Etat doit être déposée par le postulant auprès de la commission de l'APC, mise en place spécialement depuis la promulgation de ce nouveau décret». L'OPGI a, pour sa part, pour mission d'examiner et de se prononcer sur les demandes d'acquisition. «La commission en question se réunira deux fois par semaine jusqu'à épuisement des dossiers», précise le même responsable. L'OPGI devra se prononcer, ensuite, sur le résultat du traitement des dossiers d'acquisition un mois après la date de dépôt de la demande. 180 000 dossiers déposés depuis les nouvelles mesures Le désintérêt des bénéficiaires de logements sociaux pour l'acquisition de leur bien a fait que seuls 20% du parc national de logement sociaux a été épuisé à la fin de 2014. Sur un lot de 600 000 logements, seuls 128 000 appartements ont été cédés dans le cadre de la mise en vente des biens de l'Etat. Pour rappel, la raison avancée récemment par le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, pour expliquer cette «mévente» est celle de la lenteur des procédures de cession. Toutefois, l'invité de Dzaïr TV a rassuré que l'allégement des procédures entré en vigueur depuis à peine un mois s'est soldé par le dépôt de 180 000 nouveaux dossiers au niveau des OPGI. Dans l'objectif de céder les 541 000 logements restants du parc national, «un travail de sensibilisation est mené auprès des citoyens par nos éléments pour leur expliquer comment pouvoir bénéficier d'un logement social», a dit en outre Mohamed Réhaimia. Ce même responsable rappellera à cet effet que toute personne qui occupe régulièrement un bien immobilier de l'Etat ou de l'OPGI, que ce soit une habitation ou un local commercial mis en service avant le 1er janvier 2004 «peut demander l'achat du bien en question dans le cadre de la formule de cession des biens de l'Etat». Il mettra l'accent également sur le prix du mètre carré qui est aujourd'hui de l'ordre de 12 000 DA au lieu de 14 000. Le prix d'un appartement varie, souligne le DG, selon la région. «Un logement d'une superficie de 64 m2 est vendu à un million de dinars à Alger alors qu'à Ouargla, le prix est fixé à 33 millions de centimes», précise-t-il.