La défaite subie samedi par le CR Belouizdad face à l'USM Alger a suffi pour remettre en question le statut jusqu'alors intouchable de son entraîneur Alain Michel. Depuis le regretté Mourad Abdelouaheb, l'homme qui avait offert le titre aux Rouge et Blanc de la capitale après trente années de disette, ils sont vraiment rares les entraîneurs à faire l'unanimité autour d'eux au CRB. Pour avoir aligné une belle série d'invincibilité lors des sept premiers matches de la saison, Alain Michel pensait avoir mis dans la poche le trop exigeant public du Chabab ainsi que sa direction. Mais il a fallu deux défaites de suite essuyées par les coéquipiers de Bougueroua, d'abord à Béjaïa face au MOB (0-1), puis lors du derby algérois face au voisin usmiste (1-2) pour que le soutien aveugle attribué au Français se désintègre. Pas étonnant pour un club qui a pris la mauvaise habitude depuis une décennie de changer d'entraîneur comme d'autres changent de chemise. On a presque oublié que ce même Alain Michel, qui tient certes son poste au CRB depuis une année, avait succédé la saison passée à Yahi Hocine qui, lui, avait remplacé pour quelques semaines seulement un certain Victor Zvunka. Si pour le moment le départ d'Alain Michel n'est pas à l'ordre du jour, il n'en demeure pas moins que les déclarations faites à chaud par son président Réda Malek à la fin du derby face à l'USMA laissent supposer que le Français ne bénéficie plus de crédit illimité au CRB comme ce fut le cas avant. «Je vais demander des explications au coach par rapport à cette défaite, la deuxième de suite», s'est d'ailleurs exprimé le boss belcourtois samedi devant la presse. En réalité, Malek a mal apprécié, tout comme une bonne partie des supporters du Chabab, les changements opérés par Alain Michel à son onze de départ face à l'USMA notamment en laissant sur le banc le tandem d'attaque Aoudou-Nekkache qui avait donné satisfaction depuis le début de saison. Ayant l'habitude de discuter avec son entraîneur des aspects tactiques de l'équipe, le président du CRB pense que celui-ci détient une grande part de responsabilité de la défaite «intra muros» qui a eu comme conséquence directe la dégringolade du CRB à la cinquième place du classement. Outre le fait qu'on lui impute du côté de Laâqiba la responsabilité de la défaite sur le plan tactique, Alain Michel n'a pas arrangé du tout son cas en justifiant la défaite face à l'USMA par le niveau de son adversaire. «On a perdu contre une équipe qui peut jouer le FC Barcelone actuellement», a-t-il affirmé. Des déclarations jugées inacceptables par les supporters belouizdadis à travers les réseaux sociaux où ils étaient nombreux à en voir une tentative de l'ex-coach du Mouloudia d'Alger de masquer ses échecs tactiques durant ce derby. A moins d'un sursaut d'orgueil de ses joueurs samedi à Aïn Fouara face au champion sortant, force est de constater que la popularité d'Alain Michel a pris déjà un sérieux coup à Belcourt. Désormais, il n'est plus cet entraîneur intouchable qu'il pensait être au CRB.