Les habitants du Village socialiste, à un jet de pierre du chef-lieu Tazmalt, ont procédé, hier, à la fermeture de la route nationale n°26 au lieudit «la maisonnette», afin de protester contre «l'entêtement des responsables de l'APC à faire traverser tout le village par une conduite d'assainissement», selon un villageois contestataire rencontré sur place. Ce programme d'assainissement destiné à canaliser les localités de Hirouche, Ikherbane, Tazribt et d'autres hameaux qui déversent à ciel ouvert toutes leurs eaux ménagères bute sur l'opposition des citoyens du Village socialiste, qui s'interrogent sur la décision unilatérale de l'APC de choisir un itinéraire «onéreux et coûteux alors qu'il reviendrait moins cher de faire suivre à la conduite d'assainissement le cheminement de l'ancienne voie coloniale qui servait à l'époque à relier les tribus des Ath-Mellikech à Ath-Abbas», selon les propos d'un membre de l'association de la même localité qui ajoute que «l'APC a choisi de faire passer ce réseau par le village, avec tous les dommages qu'elle ferait subir aux VRD, pour la simple raison que l'ancienne voie coloniale est squattée à hauteur de la RN26 par un particulier qui en a fait sa propriété». Le président de l'APC de Tazmalt, Smaïl Mira, que nous avons joint au téléphone, affirme pour sa part qu'en sa qualité de premier responsable de la commune, il ne laissera pas «une partie de la population courir le risque de maladies à transmission hydrique» et qu'il ira «jusqu'au bout du projet». «Je suis responsable de la santé et de la sécurité de mes citoyens», clame-t-il sur un ton colérique. L'édile qui menace de recourir à la force publique si la route demeure fermée accuse «certains cycles politiques d'agir dans l'ombre» pour, dit-il, «freiner mon élan de nettoyage au sein même de l'Assemblée populaire communale». A ce propos, il convient de signaler que le président d'APC, qui a été élu sur une liste d'indépendants, a décidé de se séparer la semaine passée du dernier membre de l'exécutif de sa liste auquel il a retiré toute délégation de signature. Ce limogeage intervient après celui d'un autre membre de l'exécutif qui vient d'être suspendu de ses fonctions d'élu. Ce dernier est poursuivi en justice pour avoir ordonné l'arrachage d'oliviers pour les besoins d'une aire de jeux au profit des jeunes du village Bejou, du temps où il était en exercice. Dans une déclaration rendue publique, le collectif des habitants de cette localité prend la défense de cet élu en fustigeant le maire qu'ils accusent «d'abus d'autorité» tout en appelant à «la réhabilitation sans condition» de l'élu mis en cause dont l'action ne saurait être dissociée de sa fonction parce qu'elle est «partagée par l'ensemble de l'exécutif de l'APC», plaident les rédacteurs de la déclaration.