«Il y a péril en la demeure», ne cesse d'alerter le collectif Nabni qui propose cette fois un total de 10 chantiers à entreprendre d'urgence pour éviter à l'Algérie de se retrouver dans une situation de non-retour. Le fonds de régulation des recettes s'épuisera en 2017, les réserves de change ne tiendront pas au-delà de 2020. Tel est le constat sans appel qu'a dressé hier Nabni lors d'une rencontre avec la presse où il a présenté son plan d'urgence Abda (qui signifie Commence, en arabe) qui se décline en «dix chantiers (réalisable) en trois ans pour éviter l'iceberg». En premier lieu, le collectif insiste sur la rationalisation des dépenses et le ciblage des investissements. L'amélioration de l'accès au logement et la régularisation du marché du foncier figurent aussi dans le plan Nabni auquel s'ajoute l'accès à l'information publique. S'inspirant de l'expérience britannique dans la gestion de la crise et la proposition de solutions concrètes et rapides sur des domaines précis, Nabni décide de mettre en place le concept Delivery Unit, d'ailleurs réussi en Malaisie et dans certains autres pays anglophones Afrique et la création d'une école de gouvernance publique de rang mondial afin d'amorcer un bond de modernisation de la haute administration. La politique sociale qui doit être adoptée a été également abordée dans le plan d'urgence. Selon les animateurs du collectif, il est nécessaire d'«interrompre les subventions indues et opter vers les transferts monétaires directs ciblés vers les plus démunis. A cette proposition vient se greffer celle d'une augmentation progressive et différenciée des prix des biens et services subventionnés. La banque, l'autre maillon faible de la chaîne économique n'est pas en reste. Cette institution financière doit opérer sa mue au cours des 3 ans à venir. En avant-dernier lieu, il y a lieu de réaliser un choc de simplification administrative pour les entreprises. Cela consiste à «insuffler un bond de modernisation du climat des affaires». Enfin, le cercle de réflexion lance le défi d'attirer 10 IDE qui seront réalisés par 10 multinationales, dans 10 secteurs et pôles de compétitivité autour d'eux. Intervenant dans le cadre d'un débat, des experts dans différents domaines ont chacun présenté un état des lieux peu reluisant de la situation économique et sociale du pays. Pour l'expert en questions énergétiques, Abdelmadjid Attar, si le mode de consommation des Algériens continue sur sa courbe d'aujourd'hui, quel que soit le niveau de production des hydrocarbures et son prix sur les marchés internationaux, l'Algérie ne trouvera plus de pétrole à exporter d'ici 2025. «De nos jours, la consommation d'électricité a augmenté de 18% en l'espace d'une année seulement», a-t-il fait savoir en déclarant ainsi la guerre au gaspillage.