Tôt dans la matinée d'hier, l'info de la libération du petit Amine Yarichène a fait le tour des chaînes de télévision privées et des réseaux sociaux. Le dénouement heureux de l'affaire du kidnapping du petit est une réalité. Ce n'est pas de la fiction. Le jeune, âgé de 8 ans, kidnappé depuis plus de 13 jours à quelques mètres seulement de son domicile parental à Dely Ibrahim (Alger), n'a pas été assassiné. Il a été libéré et se trouve sain et sauf. Les gendarmes qui ont pris d'assaut une villa située à Lavigerie, dans la commune de Mohammadia, à El Harrach, ont embarqué tout le monde. Le quartier du 11 Décembre à Dely Ibrahim ressemblait, hier matin, à une salle des fêtes. Les youyous des femmes, des jeunes filles et même de la grand-mère du «petit», devenue porte-parole médiatique de la famille, fusaient de partout. L'annonce par les chaînes de télévision de la libération du jeune Amine, relayées par la suite par les réseaux sociaux, a été perçue comme une victoire contre la barbarie. Une victoire des services de sécurité et de toute la population algérienne contre le phénomène du kidnapping. La grand-mère, les oncles et les tantes du petit Amine ne pouvaient plus retenir leurs larmes, eux qui pensaient que le sort de leur enfant était scellé depuis la journée fatidique du 21 octobre. Soulagement ! Récupéré sain et sauf et en bonne santé, le père ainsi que ses oncles se sont déplacés à la brigade de gendarmerie de Chéraga pour le ramener chez lui. L'enfant a été consulté dans un premier temps par un médecin, puis par un psychologue, avant d'être remis à son père Mohamed. Et c'est vers 14h que l'enfant, accompagné de son père et escortés par les gendarmes, fait son apparition. Vêtu de pull blanc et pantalon noir, porté par son père Mohamed, l'enfant franchit la porte d'entrée de la maison sous des explosions de joie, des youyous, des fleurs avec sa photo ; un accueil vraiment chaleureux de la part de sa famille, de ses voisins et son entourage. Des cris de joie et des sanglots de bonheur éclataient dès son arrivée. L'enfant cachait mal sa joie. C'est enfin le soulagement pour la famille du petit et toutes les personnes qui ont vécu dans l'angoisse pendant toute la période de son enlèvement. L'enfant est monté à la terrasse, arborant des feux d'artifice, aux bras de son père. C'était un message de victoire qu'il voulait transmettre à tout un chacun. «Hamdoullah que je t'ai retrouvé mon fils sain et sauf. Un grand merci à mon fils Amine qui a été vraiment courageux et qui a pu tenir le coup. Je suis très fier de toi, mon fils, et je tiens à te préserver», dira le père. «Les ravisseurs étaient cagoulés» Détenu dans une villa sous scellés depuis plus de cinq ans pour une affaire de drogue, cinq ravisseurs ont été arrêtés hier alors que l'un d'eux serait un ami du père de l'enfant kidnappé. Il a même participé à la marche de protestation contre le rapt organisée par la famille à Dely Ibrahim. Ce ravisseur «ami de la famille» fait partie d'un groupe de malfaiteurs activant en Algérie et en France. Ils ont été arrêtés alors que le reste de la bande est activement recherché. Selon des informations, l'un des ravisseurs aurait contacté le père de la victime pour lui réclamer une rançon de 30 milliards de centimes, convertis en euros et envoyés par virement en France en contrepartie de la libération du petit Amine et ce, après sept jours de son enlèvement. Il s'agit d'un ami proche du père de Amine qui fait des allers-retours régulièrement entre l'Algérie et la France, et prépare son mariage prévu dans les tout prochains jours, dit-on sur place. Il changeait sa voix au téléphone pour demander cette rançon. L'auteur principal soutenait la famille pour suivre les événements et il incitait la famille à payer la rançon. L'auteur, selon les déclarations du père et de la grand-mère, aurait même accompagné le père d'Amine au siège de la gendarmerie pour signaler l'enlèvement.