L'incendie de Ouargla, qui s'est déclaré hier dans un centre d'accueil de ressortissants africains, soulève des interrogations. Notamment sur les conditions d'hébergement de ces centaines de personnes venues chercher refuge en Algérie, en attendant d'être rapatriées chez elles. La présidente du Croissant-Rouge algérien, puisque c'est cet organisme humanitaire qui se charge principalement de l'accueil et de la prise en charge de ces ressortissants, qualifie l'incendie d'hier «de malheureux accident». Dans un entretien express qu'elle nous a accordé, Mme Saïda Benhabyles refuse de remettre en cause les conditions d'accueil qui sont, selon elle, louables à plus d'un titre. La présidente du CRA félicite au contraire les efforts fournis par le gouvernement algérien, qui a offert les moyens pour une bonne prise en charge de ces étrangers. Entretien. 18 personnes de différentes nationalités africaines sont mortes dans un incendie à Ouargla. Peut-on aujourd'hui parler d'une mauvaise prise en charge ? Absolument pas ! L'Algérie fait un excellent travail en ce qui concerne la prise en charge des Nigériens qui se trouvent en Algérie. Au-delà du soutien moral, les autorités algériennes offrent les moyens nécessaires pour héberger ces ressortissants dans les meilleures conditions. Ceci, en plus des soins qui leur sont offerts. Les enfants sont effectivement vaccinés, les femmes enceintes sont prises en charge. Elles ne figurent pas parmi les rapatriés, puisqu'elles ne peuvent pas supporter les longs trajets. Des bénévoles du CRA travaillent avec sérieux dans les centres d'accueil mis en place dans les différentes wilayas, notamment celles de Ouargla et de Tamanrasset. Ils préparent les repas quotidiennement, en plus d'être présents pour tout besoin. Concernant l'incendie d'hier, c'est un malheureux accident qui peut arriver à n'importe qui et n'importe où. Il ne doit pas gâcher les efforts fournis jusqu'ici. L'Algérie est félicitée par plusieurs Etats pour ce travail. Le centre d'accueil est dédié seulement aux Nigériens ; comment expliquez-vous la présence d'autres personnes ? La wilaya de Ouargla se trouve à la porte du Grand-Sud où plusieurs personnes, étrangères également, s'arrêtent avant de reprendre la route. Le centre d'accueil a été, effectivement, aménagé pour accueillir les Nigériens avant leur rapatriement, tout comme celui de Tamanrasset. Seulement en cette saison hivernale où il fait terriblement froid, le soir surtout, nul ne peut refuser à un individu de venir s'abriter dans un coin chaud. Malheureusement, ces personnes se trouvaient elles aussi sur les lieux lors du drame. Où en est le rapatriement des ressortissants nigériens ? Jusqu'à aujourd'hui, 600 Nigériens ont été rapatriés depuis Dar El Beida à Alger sur demande des autorités de leur pays. Leur déplacement s'est fait dans de bonnes conditions. D'autres seront rapatriés à partir de Ouargla et d'El Oued. Au total, nous devons accompagner au Niger environ 5000 personnes. Encore une fois, je rappelle que l'Algérie et les Algériens sont très sensibles à la question subsaharienne. Nous demeurons présents pour leur apporter notre aide et notre assistance. D'ailleurs, je souligne que 40 000 tonnes de dons alimentaires leur ont été récemment envoyés. Propos recueillis par