Le chaos en Libye inquiète la communauté internationale qui craint une répétition du scénario syrien en Afrique du Nord. Les pays voisins de la Libye, directement concernés par la situation sécuritaire détériorée en Libye, tentent d'aider ce pays à renouer avec le dialogue et la paix. C'est dans ce cadre que la situation en Libye et dans la région est à l'ordre du jour de la 7e réunion ministérielle ordinaire des pays voisins de la Libye dont les travaux ont commencé hier à Alger. Le nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Martin Kobler, a réaffirmé, hier à Alger, la nécessité d'aller vers un accord politique et la mise en place d'un gouvernement d'union nationale en Libye. «Nous avons le processus de dialogue politique et on y presque à la fin. Maintenant, il faut faire vite pour conclure vraiment cet accord, même si tout le monde n'est pas satisfait», a déclaré Kobler à l'issue de son entretien avec le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. «Je voudrais bien faire avancer le processus (de paix) avec les partenaires libyens pour parvenir à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale le plus vite possible», a-t-il ajouté, mettant l'accent sur l'importance d'inclure les pays voisins dans ce processus de paix. Kobler s'est dit «convaincu» que le peuple libyen veut qu'un accord soit concrétisé, «même s'il n'y a pas de consensus». «Nous avons la majorité de Tobrouk et celle de Tripoli. Il faut élargir cette majorité et je ferai tout mon possible pour promouvoir ce processus», a-t-il assuré. Le représentant onusien a souligné la nécessité de «parvenir à un accord le plus vite possible pour relever les différents défis auxquels est confrontée la Libye, notamment en ce qui concerne la situation sécuritaire marquée par la présence de groupes terroristes». Cette 7e réunion du genre, qui intervient dans le prolongement de celle tenue à N'Djamena (Tchad) en juin, permettra, selon le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, aux pays voisins et aux représentants des organisations régionales et internationales de s'informer mutuellement de la situation en Libye et dans la région et de procéder à l'analyse des derniers développements. En proie au chaos depuis la chute du régime de Maâmmar Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices et compte deux pouvoirs rivaux, avec un parlement basé dans la capitale Tripoli aux mains d'une coalition de milices, Fajr Libya, et un autre à Tobrouk (est), reconnu par la communauté internationale. L'Organisation des Nations unies (ONU) avait annoncé, il y a quelques mois, que «200 000 hommes sont armés en Libye», et «feraient partie de milices» qui s'affrontent.