Le développement de l'industrie mécanique et de la filière automobile en Algérie permettra l'émergence d'un réseau local de sous-traitants qui fourniront à ces donneurs d'ordres des pièces de rechange, notamment électriques et électroniques. Et c'est dans ce sens que la sous-traitance est ainsi inscrite dans la nouvelle politique industrielle. Seulement pour la filière automobile, le marché est considéré comme «porteur» pour l'émergence et le développement de ces activités en Algérie. D'ailleurs, elle concerne divers types de pièces de rechange. On peut citer notamment la fabrication des articles en caoutchouc, de pièces de décolletage (vis, boulons...) ainsi que la fabrication de ressorts à lames et à boudins pour la suspension des véhicules. L'optimisme affiché par les pouvoirs publics est également partagé par les organisations patronales. Mohamed Baïri, vice-président du FCE, a estimé qu'au moins une trentaine de sous-traitants dans le domaine de la pièce de rechange ont été identifiés par une commission spéciale installée au Forum de chefs d'entreprise (FCE) pour recenser les professionnels potentiels de cette activité. «Les capacités existent en Algérie. On peut parler des sous-filières freinage, câblage, faisceaux électriques et autres. C'est extraordinaire», a précisé récemment Mohamed Baïri, également patron de la marque Ival, représentant du groupe Iveco en Algérie. Considéré comme un «chantier long et complexe», mais «qui avance», le vice-président du FCE s'est montré toutefois optimiste, quant au degré de l'évolution de la sous-traitance, citant à ce titre la collaboration avec la SNVI pour le développement de cette branche naissante. Le FCE, dans sa contribution «Pour l'émergence de l'économie algérienne», remise au Premier ministre, Sellal, avait dans le même sillage proposé de conditionner l'importation des véhicules par la production, en Algérie, des pièces de rechange destinées à l'exportation vers les usines automobiles à l'étranger. Pour cette organisation patronale, ceci permettra le transfert de technologie vers les entreprises algériennes et contribuera à équilibrer la balance des importations à terme. Les propositions du FCE pour cette filière industrielle visent, en outre, un double objectif : l'augmentation des exportations hors hydrocarbures et le développement d'un tissu industriel local de sous-traitance automobile. Et concrètement, le plan de l'organisation pour le développement du secteur de la mécanique ambitionne de générer des recettes d'un milliard d'euros dans les prochaines années et de créer environ 15 000 à 20 000 postes d'emploi directs et indirects.