Depuis sa soumission aux débats des députés, le projet de loi de finances pour 2016 continue de caracoler au top des tubes préférés des pro et anti-PLF. Après avoir été la cible du front composé du parti de Louisa Hanoune, du FFS et des islamistes pour être à l'origine du «bradage de l'économie nationale», à travers les mesures prises dans le cadre du projet de loi de finances et notamment les articles appelant à l'ouverture du capital des entreprises publiques au privé et aux étrangers, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb a brisé hier le silence pour prendre sa propre défense et celle des siens. Sans les citer, Bouchouareb a contre-attaqué ceux qui «se sont, selon lui, opposés à l'article 66 de la LF 2016, alors que ces mêmes protestataires demandaient qu'il soit intégré dans la LFC 2009. Car, en réalité, l'article 66 de la LF 2016 est exactement l'article 62 de la LF 2009, et ce à la virgule près», s'est étonné le ministre qui en déduit que ceux qui s'y opposent le font pour d'autres considérations qu'économiques. Pour rappel, la loi de finances 2016 a fait l'objet d'abrogation, notamment en ce qui concerne l'article 66 sur l'ouverture du capital des entreprises publiques. Interrogé sur les raisons des difficultés et les mouvements de grève que traversent actuellement de grandes entreprises publiques comme la SNVI, Bouchouareb a, encore une fois, répliqué par l'offensive, en accusant ceux qui évoquent aujourd'hui des entraves douanières dont est victime la société des véhicules industriels de ne rien faire depuis le début. Une raffinerie pour briser le monopole de Rebrab En visite hier dans la wilaya de Boumerdès, le ministre a, entre autres, procédé à l'inauguration d'une usine de raffinage de sucre à Ouled Moussa. Un acte qualifié de hautement politique, puisqu'il intervient peu de mois après la guerre des mots entre le ministre de l'Industrie et le patron de Cevital. Avec l'entrée en production de la raffinerie «La Belle», Issaad Rebrab ne détient désormais plus le monopole dans le raffinage du sucre en Algérie. Cette raffinerie de sucre, réalisée dans le cadre d'un partenariat algéro-français (groupe agroalimentaire La Belle et le groupe français Cristal Union) conformément à la règle 51/49, est un investissement qui atteste du processus de développement enregistré dans le secteur en Algérie, tout en soutenant l'économie nationale et en participant à la création d'une concurrence dont l'intérêt reviendra sur le consommateur algérien, a estimé Bouchouareb. Selon les informations fournies sur place au ministre, cette raffinerie a nécessité une enveloppe de pas moins de 150 millions d'euros. Elle produit du sucre blanc aux normes internationales, en plus de divers autres sous-produits. D'une capacité de production initiale de 350 000 tonnes/an (entre sucre blanc et sucre roux), elle va contribuer à la création de quelque 350 postes d'emploi, selon les mêmes informations, assurant le relèvement futur de sa capacité de production à quelque 700 000 tonnes de sucre/an, dans un objectif de couverture de la totalité de la demande nationale, avant de s'orienter vers l'exportation vers des pays d'Afrique et d'Europe. Dans ce sillage, Bouchouareb a souligné le renforcement attendu du marché national avec 3 ou 4 projets similaires (raffineries de sucre), actuellement en réalisation à l'est, l'ouest et au centre du pays.