Des combats se poursuivaient hier à Ajdabiya, dans l'est de la Libye, entre des hommes armés présentés comme étant des «terroristes» et des combattants loyaux au gouvernement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale. Des affrontements qui ont débuté mercredi 16 décembre alors qu'au Maroc se préparait la signature de l'accord politique entre les deux factions rivales qui se disputent le pouvoir, est-il indiqué. Au moins 17 personnes ont été tuées et 27 blessées. Il pourrait s'agir de l'organisation terroriste Daech qui tenterait de saboter le cessez-le-feu auquel a appelé la communauté internationale. Daech, comme Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), exploite le chaos en Libye pour étendre leurs actions et occuper des territoires de ce pays, et ne souhaitent pas le retour à la paix. Comme au Mali où Aqmi exploite les événements au nord de ce pays, la branche libyenne de Daech qui occupe 250 km de terrain en Libye, d'après l'ONU, souhaite le maintien du chaos. La plus grande crainte, c'est que des éléments de Daech établis à Syrte, à 250 km plus à l'Ouest, ne se rapprochent du croissant pétrolier, dont Ajdabiya fait partie, est-il rapporté. Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian, a alerté sur les tentatives de Daech d'accaparer le croissant pétrolier libyen, dont Ajdabiya. Intervenant sur les ondes de la radio française RTL, le ministre a indiqué qu'«ils (les terroristes de Daech) sont à Syrte, ils étendent leur territoire sur 250 kilomètres linéaires de côte, mais ils commencent à se déplacer et à avoir (une) tentation d'accès à des puits de pétrole et des réserves de pétrole». Les terroristes de Daech tenteraient de remplacer les puits pétroliers perdus en Syrie suite aux frappes aériennes menées contre cette organisation, par l'accaparement de puits pétroliers libyens. Le trafic de pétrole étant l'une des plus importantes sources de financement de Daech qui possède des camps d'entraînement en Libye. Encouragé par la communauté internationale, un «accord politique libyen», prévoyant la formation d'un gouvernement d'union nationale, a été signé le vendredi 18 décembre au Maroc. La signature de cet accord a été qualifiée d'«historique». Comme est «historique» la première rencontre entre des adversaires libyens en Algérie en mars 2015. L'accord de paix en Libye redonne espoir au peuple libyen pour la fin de la violence. La formation d'un gouvernement qui a l'aval de toutes les parties libyennes en conflit permettrait de lutter contre les organisations terroristes qui profitent du chaos dans ce pays, dont Daech et Aqmi.