Pour bâtir un futur énergétique durable, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a, dans son rapport annuel, World Energy Outlook 2015, appelé les pays africains producteurs des énergies fossiles, dont l'Algérie, à se tourner vers les énergies renouvelables, s'ils veulent construire des économies émergentes. Le rapport qui prévoit que près de 40% de l'électricité en Afrique seront produits à base de sources renouvelables d'ici 2040, rappelle les dangers de la chute des prix du pétrole sur les pays exportateurs de l'Afrique : Libye, Algérie, Nigeria et Angola, tout en mettant en exergue le fait que certains pays d'Afrique de l'Est, tels que le Mozambique et la Tanzanie, sont de plus en plus consommateurs et exportateurs de gaz naturel. Dans ses perspectives, le rapport prévoit un scénario où la consommation mondiale sera chamboulée d'ici 2040. Ainsi, la demande énergétique en Asie du Sud-Est va augmenter de 80%, au Moyen-Orient de 70%, et l'apport du gaz naturel sera de l'ordre de 90%. En fait, cet appel de l'AIE s'inscrit en droite ligne de la politique du gouvernement en matière des énergies propres et renouvelables. Lors de son intervention à Paris à l'occasion de la 21e Conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a fait savoir que l'Algérie œuvrait pour la création d'un Forum africain des énergies renouvelables qui devra constituer une plateforme annuelle de dialogue et de concertation entre différentes parties. Ce forum africain devrait également être, selon le Premier ministre qui a représenté le président de la République, Abdelaziz Bouteflika au sommet de Paris, «un espace idoine de dissémination des bonnes pratiques et de présentation des dernières innovations techniques et technologiques». Pour l'Algérie, qui dispose de gisements considérables d'énergies renouvelables, «le développement de ces dernières n'est pas seulement une décision écologique, c'est aussi un pari sur l'avenir, un choix économique délibéré et, donc, une ambition industrielle bien pensée», a-t-il encore expliqué. Dans le même ordre d'idées, Sellal avait avancé que l'Algérie était aussi «disposée à travailler avec d'autres à augmenter son ambition propre et à stimuler un effort concerté et coordonné en matière d'atténuation et d'adaptation aux changements climatiques». Les résultats de ce mécanisme «novateur» seront reflétés dans la version finale de la Contribution de l'Algérie qui sera soumise lors de l'entrée en vigueur de l'accord de Paris en 2020, a conclu Sellal. Selon le directeur général du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), Nourredine Yassaa, la révision intervenue en 2015 du programme national de développement des énergies renouvelables fait une part plus grande à l'énergie solaire photovoltaïque et à l'énergie éolienne. Pour Yassaa, la prédominance du photovoltaïque, qui représente désormais près de 2/3 du programme algérien dans les énergies renouvelables (14 gigawatts sur un total de 22 gigawatts à l'horizon 2025), est motivée par la «maturité technologique de la filière».