Phénomène lié au changement climatique ou simple conséquence d'un cadre de vie en perpétuelle dégradation ? Autant de questions que la population de la région de Biskra se pose pour trouver une explication logique à cette invasion de moustiques en cette saison caractérisée par une chaleur suffocante. En effet, depuis quelques semaines, toute la région connaît une attaque inhabituelle de ces insectes nuisibles autant pour les vieux que pour les bébés. L'on ne parle que de cela et l'on s'en plaint à longueur de journée. «Il n'est toujours pas facile de dormir le soir en raison de la présence de ces suceurs de sang», dit-on. D'aucuns, excédés par ces nuisances, ajoutent : «En s'ajoutant aux désagréments inhérents à cette saison, ces petits insectes sont à l'origine de moult soucis.» Toutefois, est-ce la défaillance du système de lutte mené par les services d'hygiène et de l'environnement qui a manifestement favorisé la prolifération de ces insectes ? Nombre de citoyens jugent qu'elle intervient très tardivement, d'autant plus qu'elle ne couvre pas tous les lieux susceptibles d'être des réservoirs de ces insectes. A en croire les déclarations de certains habitants des quartiers populaires et même résidentiels, les services d'hygiène et de la protection de l'environnement sont toujours à pied d'œuvre, à la chasse de ces insectes. N'en déplaise à leur opération qui vise à démoustiquer la région, le calvaire de la population continue encore à faire l'actualité. L'on croit savoir que dans certaines localités et même au chef-lieu, certains n'ont trouvé efficace, selon eux, que de recourir à une méthode bannie du fait des risques qui en découlent. A cet effet, beaucoup continuent de se servir de pneus et de bois raméal pour allumer un feu. Ils estiment que ce procédé est un moyen ultime permettant de repousser entièrement l'invasion de ces insectes. Faut-il dire que la présence massive des moustiques constitue aussi une aubaine pour de nombreux commerçants qui en tirent profit en écoulant les insecticides. Mais ce produit, selon les chefs de ménage, s'avère moins efficace et loin d'être un moyen de lutte efficient. Face à cela, nos interlocuteurs demeurent unanimes pour dire que «la lutte contre ce phénomène inhabituel aurait dû commencer bien avant que les premières moustiques ne fassent leur apparition, et ce, en s'attaquant aux endroits insalubres, réservoirs de ces insectes, à savoir les eaux usées anarchiquement déversées, les déchets ménagers éparpillés ici et là et enfin les égouts à ciel ouvert, source d'odeurs nauséabondes. Au demeurant, une chose est sûre, la situation est sérieusement inquiétante, surtout en cette saison où tous les maux refont surface. Il y a donc lieu de conclure qu'il est temps que les efforts doivent être coordonnés comme il se doit afin de venir à bout de ce mal, facteur provoquant de pernicieuses maladies dont la leishmaniose.