Auteur de seize buts et six passes décisives sur l'année 2015, Sofiane Hanni est l'une des sensations du Championnat de Belgique. Le milieu offensif de Malines, qui vise désormais la sélection algérienne, raconte son drôle de parcours. En Belgique, avec vos seize buts inscrits en 2015, vous êtes enfin parvenu à percer, à vingt-cinq ans. A quoi attribuez-vous cette réussite ? J'ai beaucoup travaillé. Je crois que c'est la clé de cette efficacité devant le but. Et puis, il y a aussi le travail de mes coéquipiers, et le système de jeu mis en place par mon entraîneur où j'évolue parfois en second attaquant dans un 4-4-2. Depuis le début de saison, cela se passe encore mieux (9 buts et 3 passes décisives). Comment jugez-vous ce Championnat belge ? Il est agréable d'y évoluer. Les équipes jouent et ne calculent pas. Le niveau est bon. La Gantoise, Anderlecht ou le FC Bruges sont des tops clubs. C'est vraiment un Championnat tremplin où l'on peut se montrer. C'est le pari que j'ai fait en venant de Turquie. Ici, j'adore les supporters, l'ambiance. On se croirait en Angleterre. Avant d'en arriver là, votre parcours n'a pas été simple... Effectivement. J'ai été formé au FC Nantes (2005-2012) où j'ai fait quelques apparitions (quatre) en professionnel. Mais j'estime ne pas avoir eu vraiment ma chance, notamment à cause de la politique du club envers les jeunes catégories. Je me souviens qu'il y avait de l'instabilité, et que les changements de directeurs sportifs étaient fréquents lors de mon passage. Ensuite, j'ai eu une proposition du PSG pour jouer en réserve mais j'ai préféré partir à l'étranger, en deuxième division turque (Kayseri Erciyesspor puis à Ankaraspor, avant d'atterrir en mai 2014 à Malines). Vous êtes parti en Turquie à vingt-deux ans. Vous n'aviez pas d'autres choix ? Je me suis battu car j'ai la dalle et la hargne en moi. J'ai envie de réussir et de ne pas vivre avec des regrets. Là-bas, en Turquie, j'ai eu la chance d'être performant, ce qui m'a permis ensuite de privilégier un retour en Europe occidentale, plus près des gros championnats. Espérez-vous désormais quitter le FC Malines pour tenter d'aller voir plus haut ? Que l'on soit ambitieux, c'est normal. Je suis sous contrat jusqu'en juin 2017, et j'ai envie de continuer ma progression soit dans un gros club belge soit dans un gros championnat. Après, dire cela, c'est une chose, avoir des offres concrètes, c'en est une autre... Par le biais de Yazid Mansouri, son sélectionneur adjoint, l'Algérie vous surveille. Est-ce un objectif ? Oui, j'ai très envie d'intégrer la sélection algérienne. Christian Gourcuff me connaît déjà car j'avais fait trois jours d'essai à Lorient quand il y était encore. Ça s'était très bien passé. Malheureusement, pour des raisons qui m'échappent, je n'avais pas signé... Pensez-vous que le fait d'évoluer en Belgique est handicapant quand on voit le niveau de la concurrence (Feghouli, Mahrez, Boudebouz ou Brahimi) à votre poste ? Franchement, je pense que c'était le cas en Turquie mais là, en Belgique, je ne suis pas d'accord. Le niveau est intéressant. Et puis on peut être très bon dans une équipe qui n'est pas forcément en haut de l'affiche...