La production d'huile d'olive sera des plus prometteuses cette année dans la wilaya de Tizi Ouzou, selon les estimations de la direction des services agricoles (DSA), avec pas moins de 8 millions de litres. Entamée au mois de novembre dernier, la campagne oléicole 2015-2016 a déjà atteint 70% sur l'ensemble du territoire de la wilaya et pas moins de 5 millions de litres d'huile d'olive sont déjà récoltés avec une moyenne de 18 litres d'huile par quintal. Selon les prévisions de la DSA de la wilaya, la récolte de cette saison sera de près de 450 000 quintaux d'olives soit environ 8 millions de litres d'huile. Une récolte en hausse de 20% par rapport à celle de l'année dernière où il a été enregistré près de 380 000 quintaux d'olives récoltés. L'oléiculture, qui est l'une des principales activités agricoles de la wilaya en raison de son relief montagneux, occupe une superficie de 35 176 hectares de la superficie agricole utile de la wilaya. Selon les services de la DSA, l'oléiculture qui reste une pratique familiale ancestrale à travers la région devrait connaître une nette amélioration dans un proche avenir à la faveur de la nouvelle politique d'aide à l'agriculture de montagne initiée par les pouvoirs publics. A cet effet, la direction de l'agriculture de la wilaya a lancé au mois de novembre dernier, un avis d'appel d'offres pour l'acquisition dans un premier temps de 150 000 plants d'oliviers dans le cadre du programme de plantation de 500 000 plants à travers la wilaya. Ce programme viendra renforcer les tranches déjà réalisées (280 000 oliviers ont été plantés durant la saison oléicole de 2014) pour rajeunir l'oliveraie de la wilaya lourdement touchée ces dix dernières années par les multiples incendies de forêt qui ont ravagé des centaines de milliers d'arbres. Un taux d'acidité de 0,8% Concernant la trituration de l'olive récoltée, les services de la DSA de la wilaya ont recensé 475 huileries, dont 125 modernes équipées de centrifugeuses pour le filtrage de l'huile, à travers les différentes régions de la wilaya. Considérées il y a quelques années comme le parent pauvre de la filière oléiculture dans la wilaya, les huileries modernes ont connu un boom considérable grâce aux mesures d'accompagnement dont a bénéficié cette filière pour l'acquisition d'huileries modernes à hauteur de 30% du montant plafonné à 4 millions DA. Par ailleurs, il faut signaler qu'en dépit de la production abondante, le prix de l'huile d'olive se négocie toujours au prix fort dans la plupart des huileries de la wilaya où le litre de l'huile d'olive est cédé entre 600 et 700 DA. Selon les prévisions, les prix ne risquent pas de connaître une baisse en raison de la forte demande sur l'huile d'olive de Kabylie, très prisée à travers l'ensemble du pays en raison de son taux faible d'acidité. Toutefois, le grand souci des professionnels de la filière oléicole est celui relatif au stockage des olives et l'extraction de l'huile. Selon les experts qui sont intervenus lors de la journée thématique sur l'agriculture organisée en octobre dernier par l'APW, la moitié du volume de l'huile d'olive produite localement est marqué par son fort taux d'acidité dû aux mauvaises conditions d'entreposage des olives avant leur transformation. Selon une étude réalisée à l'université Mouloud-Mammeri, les échantillons d'huile d'olive prélevés dans plusieurs daïras de la wilaya présentent dans beaucoup de cas un fort taux d'acidité supérieur à 3 % alors que la norme internationale est de 0,8%. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, selon la même étude. On peut citer la longue durée de stockage des olives au niveau des champs et des unités de transformation (les normes requises pour l'obtention d'un produit de qualité sont de 72 heures maximum de stockage), l'inexistence de tri des olives avant la trituration, leur stockage dans des sacs en plastique, alors qu'il est toujours recommandé selon les normes du Conseil oléicole international (COI), d'utiliser des caisses afin d'éviter l'oxydation et la fermentation des olives.