Allah a dit du divorce que c'est le plus amer du licite. L'homme, lui, lorsque c'est l'épouse qui claque la porte, s'en tient au destin. Mais dans ce dossier, les deux enfants semblent être couvés par la loi, le juge et les... parents ! heureusement car l'avenir c'est toujours demain et demain, c'est... Une douzaine de couples en voie de désagrégation physique et morale, occupent le couloir où est situé le bureau du juge, le président du statut personnel du tribunal. Madame Hassina H. 42 ans, deux filles, avait crié sa douleur à la barre et demander justice au président qui venait de parcourir une requête remise par maître M'hamed Chemlel, l'avocat de l'époux désigné par la mère de famille comme étant un «haggar», vis-à-vis de sa famille. «Madame, s'il vous plaît, ici nous travaillons et nous avons choisi de le faire dans la paix. Tout à l'heure à l'audience que nous tiendrons à huis clos vous aurez toute la latitude de vider votre cœur et ce, sans dépasser les bonnes convenances et aller à l'insulte et aux injures», avertit le magistrat. La dame coquettement vêtue, comme pour faire enrager monsieur Salah A. R., médecin de son état et visiblement «out» devant le numéro effectué de haute voltige par madame qui allait nous souffler ses petits malheurs, contrairement à son futur ex-époux mais père de ses deux filles, qui s'est limité à nous dire son ras-le-bol et nous priant de ne pas trop insister sur les «détails» du conflit. Paradoxalement, il n'est pas assisté d'un avocat. Heureux de son statut de «victime» de l'article 53, cet article dit «khol'» i-e- que madame achète sa liberté, le docteur Salah est nerveusement pressé d'en finir. Il l'avait murmuré depuis la barre, avant de rejoindre le couloir d'à côté : «SVP monsieur le président. Mes patients attendent». Ne vous en faites pas. Ce ne sera pas long. Dans ce tribunal, nous tranchons mais vous avez deux enfants et ce n'est pas cette juridiction qui va les mettre dans un «brasero», avait précisé le président, histoire d'annoncer la couleur à toute l'assistance juste pour que les pessimistes rabattent le caquet à propos des lourdeurs manifestes et passage obligé d'une justice décriée par les uns, maudites par les autres et jamais louée... Entretemps, Hassina avait fini de passer un coup de fil à ses deux poupées. Elle avait parlé à haute voix avec quelqu'un qui gardait les enfants : «Il va me regretter car je ferais tout pour qu'il voit ses enfants toute la semaine, il n'est pas question de week-end ni de vacances !» Et la vieille dame qui était à ses côtés d'enchaîner : «C'est le destin ma fille. Et c'est bien de penser à tes enfants qui doivent grandir entre vous deux. Allah vous récompensera». Salah arrive. Il reste debout. Il est digne et n'évite pas le regard de sa déjà future ex. Il n'a pas le temps de poser un second regard sur sa... moitié que la greffière, montre son bout de nez et appelle le couple qui entre. Maître Chemlel lui, était resté dehors. Le huis clos ne le concerne pas. Il sait ce que les deux ex- amoureux vont dire au juge. Et l'avocat de rester prudent en ne répondant pas à notre question qui concerne le dossier. Désolé monsieur le journaliste, c'est personnel au couple !