Le joueur du Mouloudia d'Alger, Kheireddine Merzougui, vient s'ajouter à la liste des joueurs suspendus pour dopage par la commission de discipline de la Ligue du football professionnel. Il en a pris pour quatre ans, ce qui suppose qu'il en a, presque, fini avec sa carrière de footballeur. Comme les trois autres joueurs pris la main dans le sac avant lui, il a été entendu par la commission fédérale médicale de la Fédération algérienne de football et a refusé l'analyse du deuxième échantillon de son urine. Cela suppose, également, qu'il se savait dans son tort. Selon lui il aurait ingéré un produit interdit contenu dans un complément alimentaire qu'il consommait pour améliorer ses performances. Le produit en question, le methylhexanamine, est un décongestionnant nasal, utilisé donc en pharmacie. On peut aussi le trouver dans des compléments alimentaires car il permet d'augmenter l'attention, la concentration et donc la performance. Il a, en outre, un effet vaso-dilatateur (dilatation des vaisseaux sanguins) qui permet d'améliorer les sensations à l'entraînement en améliorant la congestion. Il aurait, en plus, un effet anti-graisse. Ce produit, précisent des experts, «est utilisé notamment par certaines personnes pour leur permettre de faire la fête toute la nuit, ce qui rend difficile de dire si les effets secondaires sont dus au produit ou si cela vient d'autres produits pris conjointement». S'il a des effets spectaculaires sur le rendement d'un athlète, le Methylhexanamine n'en est pas moins dangereux pour la santé. Des cas de décès ont été décrits dans une population de sportifs ayant fait usage de ce produit. Kheireddine Merzougui n'est qu'un athlète parmi des centaines d'autres qui, journellement, prennent des compléments alimentaires. En Algérie, le phénomène prend de plus en plus d'ampleur, notamment dans les salles de sport où on raconte que des vendeurs de ces produits ne se gênent pour venir contacter eux-mêmes les sportifs. Il n'y a donc pas que les footballeurs concernés mais tous les athlètes des autres sports avec une préférence marquée pour haltérophilie et les sports de musculation, la boxe, le judo, les arts martiaux, la lutte, la gymnastique, voire la natation. La sonnette d'alarme concernant cette consommation de compléments alimentaires a, depuis longtemps, été tirée. La sensibilisation et l'information sont très réduites dans le milieu sportif algérien avec des athlètes n'ayant pas, le plus souvent, un niveau d'instruction élevé. Un athlète qui prend un produit à l'insu de son club et du médecin de celui-ci se met dans une situation dangereuse aussi bien pour sa santé que pour sa carrière. Il doit, alors, assumer la responsabilité de son acte et ne pas mettre cela sur un «pas de chance».