Comme déjà avancé par le Premier ministre Abdelmalek Sellal à l'issue de la tripartite, le directeur général de la Caisse nationale des retraites, Slimane Melouka, a réaffirmé, hier, que désormais «nous n'allons plus parler de retraite anticipée». Selon l'orateur, il est inconcevable de faire de l'Algérie «un pays de retraités». Au contraire, le DG de la CNR encourage la réflexion sur une éventuelle autorisation d'activité au-delà de 60 ans. «La réflexion de permettre à des personnes de plus de 60 ans de poursuivre leur activité peut être engagée», dit-il lors d'une conférence de presse. «Nous pouvons proposer à ces personnes des majorations de taux de départ pour les encourager à poursuivre leur activité», explique-t-il. Cependant, M. Melouka dira que pour le moment, aucune décision na été prise dans ce sens, estimant tout de même que le pays doit s'inspirer de ce qui se fait ailleurs en ces moments de crise. De même pour les travailleurs du secteur de l'éducation qui demandent depuis quelques années la possibilité de départ en retraite anticipée. Pour le conférencier, «tout travail est pénible». Il estime que cela ne peut être une motivation pour demander un départ à la retraite avant d'avoir effectué les 32 ans d'activité exigées pour percevoir une pension de retraite. L'intervenant précise ensuite que la CNR verse annuellement 70 milliards de dinars sous forme de pension à quelque 1,7 million de retraités et des allocations de reversion ou post-décès à environ 1 million de bénéficiaires, entre les veuves et les ayants droit (filles célibataires). Des pensions versées «régulièrement». Il fera savoir, dans ce sillage, que désormais, le retraité a la possibilité de retirer sa pension en se rendant dans n'importe quelle banque (privée ou étatique). «Pour désengorger les agences et faciliter aux retraités cette opération, nous avons décidé de faire appel au soutien des banques», explique l'orateur. Il signale, également, que la CNR s'attache actuellement à mieux organiser les prestations au bénéfice de ses pensionnés, en améliorant notamment les conditions de leur accueil, en développant l'assistance à domicile pour ceux qui ne peuvent se mouvoir, et en créant des structures de proximité à leur intention. Pas de danger sur les retraites Le DG de la CNR a tenu, en outre, à assurer les pensionnés de la Caisse de retraite que la pérennité du système est «sauvegardée» et que les retraites «ne sont nullement en danger». Citant les 8 millions de travailleurs cotisants activant dans divers secteurs d'activité, il affirme que le système financier de la Caisse va rester avantageux «pour les années à venir». Il explique, à cet effet, que pour l'équilibre financier de la Caisse de retraite, le taux de cotisation des 18.75% sur 35% peut être revu à la hausse. Autrement dit, parmi les 35% de cotisations par salarié, l'Etat peut prendre la décision de verser 20% à la CNR au lieu de 18.75%. Un avantage, dit-il, pour les retraités ayant perçu des salaires bas. En sus des années de contribution comptabilisées, des apports additifs de l'Etat dites «indemnités complémentaires» sont versées pour venir en aide à ceux qui ont des salaires ou des pensions réduites. Ainsi, désormais, rassure le DG, un retraité ne touchera pas une pension inférieure à 15 000 DA/mois et ce, quelque soit son salaire.