Les gardes communaux de la wilaya de Tizi Ouzou ne désarment pas. Des dizaines de membres de la garde communale de Tigzirt, à une quarantaine de km du chef-lieu de la wilaya, activant au sein de l'Alliance patriotique nationale, se sont rassemblés très tôt hier devant le siège de l'APC de cette localité. Une nouvelle occasion pour les gardes communaux de remettre sur la table leur plate-forme de revendications qui n'a pas vu, à ce jour, sa concrétisation. Cette dernière s'articule essentiellement autour de la reconnaissance officielle des sacrifices consentis durant la tragique décennie noire. Notons que ce mouvement de protestation se voulait pacifique. Aucun incident n'a été enregistré sur les lieux. Après avoir observé plusieurs mouvements de protestation au niveau du chef-lieu de la capitale du Djurdjura dans les communes de Boudjima, d'Ouaguenoun, de Tizi Ghennif, de Draâ-El-Mizan, c'est au tour de celle de Tigzirt d'être le théâtre d'une nouvelle démonstration des membres de la garde communale de cette localité côtière, qui haussent le ton pour faire valoir leurs doléances et dénoncer la politique de laisser-aller imposée par les pouvoirs publics à leur encontre. Ainsi, quelque 300 gardes communaux ont observé un sit-in devant l'enceinte de l'APC pour demander aux autorités locales de dynamiser les pourparlers avec le gouvernement sur le dossier du corps des gardes communaux. Selon le coordinateur de wilaya, M. Yahia Arab, rencontré sur place, le bureau de wilaya prévoit de sillonner les différentes communes afin de sensibiliser les responsables locaux et dénoncer le mépris auquel font face depuis de longues années. «Nous n'allons pas baisser les bras jusqu'à la satisfaction de notre plate-forme de revendications. La semaine prochaine, nous allons marcher dans la commune de Boghni», a-t-il insisté devant une foule compacte, qui brandissait des pancartes sur lesquelles nous pouvions lire : «Basta à la hogra de la garde communale», ou encore «Nous exigeons un statut pour notre corps». En plus de la revalorisation officielle du sacrifice consenti par les gardes communaux pour sauver la République et vaincre le terrorisme, la plate-forme de ce corps comporte aussi l'exigence de la révision des retraites, des primes d'engagement et des indemnités de départ à la retraite. Ils demandent également la régularisation des agents transférés à d'autres corps de sécurité, la reconnaissance des blessés comme blessés de guerre, la réintégration sans condition de l'ensemble des agents radiés et la rémunération des heures supplémentaires, insistera M. Arab.