La Bourse d'Alger vise à atteindre une capitalisation qui avoisine les 1000 milliards de dinars, après l'entrée en Bourse de deux importantes entreprises. Il s'agit du groupe pharmaceutique Biopharm et de la Société des ciments de Aïn El Kebira (Scaek), filiale du Groupement industriel des cimenteries d'Algérie (Gica). «Notre capital va passer de 15 milliards DA à 952 milliards DA durant le premier semestre de l'année en cours. C'est un saut qualitatif et quantitatif pour la Bourse d'Alger, mais ça reste insuffisant au regard des énormes potentialités économiques du pays», a indiqué hier le directeur général de la Société de gestion de la Bourse des valeurs mobilières (SGBV), dite Bourse d'Alger, Yazid Benmouhoub, lors de son passage au forum de DK News. Il a estimé que «l'entrée en Bourse de grandes entreprises publiques va certainement instaurer la confiance et créer un effet d'entraînement pour les autres entreprises», rappelant que plusieurs entreprises publiques leaders dans leurs domaines, ont déjà reçu l'autorisation du Conseil des participations de l'Etat (CPE) pour s'introduire en Bourse. Le CPE avait donné en septembre 2013 son feu vert à huit entreprises publiques. Il s'agit de Cosider Carrières, filiale du groupe de BTP Cosider, de l'Entreprise nationale des aménagements hydrauliques, spécialisée dans l'approvisionnement en eau et l'assainissement, du Crédit populaire d'Algérie (CPA), de la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (Caar), de l'opérateur télécoms Mobilis, ainsi que de trois cimenteries détenues par le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica). Mais actuellement, seules deux entreprises publiques (la chaîne hôtelière El Aurassi et le groupe pharmaceutique Saidal) et deux autres privées (la compagnie Alliance Assurances et l'entreprise agroalimentaire NCA Rouiba) sont cotées en Bourse d'Alger. Ce retard est dû, selon Benmouhoub, par le fait que l'évaluation des entreprises activant dans le domaine des services prend du temps. «Avant de s'introduire en Bourse, toutes les entreprises doivent être évaluées. Celles activant dans les services, à l'instar du CPA et de Moblilis, demandent énormément de temps pour les évaluer», a-t-il expliqué. Un compartiment dédié aux PME Un compartiment dédié aux PME a par ailleurs été créé pour intégrer le marché financier dans le processus de mise à niveau de cette catégorie d'entreprises. «Nous avons créé un espace pour les PME et les PMI dont le capital ne dépasse pas les 500 millions DA», a fait savoir Benmouhoub. Ces entreprises peuvent bénéficier, selon lui, d'un accompagnement et d'une préparation avant leur entrée en Bourse. «Elles seront encadrées pendant 5 ans par un promoteur boursier et auront toutes les facilités requises pour réussir dans ce domaine» a assuré le même responsable. Il y a lieu de noter qu'actuellement aucune demande de PME et PMI n'a été formulée pour rejoindre la Bourse d'Alger. Toutefois, Benmouhoub assure que cette situation n'est pas irrémédiable. «Dans cette conjoncture marquée par la baisse des recettes des hydrocarbures, la Bourse peut être une alternative pour le financement des entreprises et la relance de l'économie nationale», a-t-il estimé. Il suffit, selon lui, de rendre visible la Bourse d'Alger, dont nombre de nos concitoyens ne connaissent même pas l'existence. Pour ce faire, un plan de communication offensif vient d'être mis en place. On apprendra, ainsi, que plusieurs séminaires sont organisés actuellement au niveau des différentes chambres de commerce du pays pour vulgariser le financement via la Bourse. «Nous nous sommes rapprochés des chefs d'entreprise pour leur expliquer, leur laisser le temps de mijoter l'idée...» Dans un autre volet, le DG de la Bourse d'Alger a loué les vertus de l'article 62 de la loi de finances 2016 qui stipule que l'Etat autorise les entreprises publiques à prendre des parts dans des sociétés, en partenariat avec les entreprises étrangères et à ouvrir leur capital. «Cette loi est une opportunité pour la Bourse d'Alger. Elle facilite aux entreprises, l'ouverture de leur capital au marché boursier», a-t-il estimé.