Cela fait plus d'une année et demie que les pays producteurs de pétrole (Opep et non-Opep inclus) attendent ce moment «historique» qui permettrait à leurs économies de respirer. Il va falloir tout de même attendre «le visa» de l'Iran. Le moment tant attendu est celui de la mise sur la même longueur d'ondes des quatre plus importants pays producteurs de pétrole, à savoir l'Arabie saoudite, le Qatar, la Russie et le Venezuela. Ensemble, les quatre pays ont décidé de geler la production de l'or noir à son niveau de janvier, a annoncé le représentant du Qatar. Pour l'Algérie, dont l'économie en pâtit plus que beaucoup d'autres pays, depuis la chute des cours du brut, c'est une lueur d'espoir «inespérée». «Nous pensons, tous les quatre, que le gel de la production à son niveau de janvier est approprié pour le marché», a déclaré le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi. Loin de constituer une fin en soi ou une solution éphémère, le responsable saoudien parle de «début d'un processus». En effet, le ministre saoudien, dont le pays est le chef de file de l'Opep et qui a, jusqu'ici, exclu toute réduction de l'offre pour soutenir les prix, a ajouté que c'était «le début d'un processus». «Nous évaluerons dans les tous prochains mois pour décider si d'autres mesures sont nécessaires pour stabiliser le marché», a-t-il ajouté. «Nous ne voulons pas d'importantes variations des prix, nous ne voulons pas réduire l'offre. Nous voulons répondre à la demande et stabiliser les prix» sur les marchés internationaux, a-t-il expliqué. À savoir si les prix bas du pétrole posaient un problème à l'Arabie saoudite, Ali al-Nouaïmi a répondu que ce n'était «pas un problème», bien que son pays soit confronté à un déficit budgétaire record. De son côté, le ministre du Qatar a indiqué que son pays, qui assure la présidence de l'Opep, comptait prendre des contacts «intensifs» avec les producteurs membres et non-membres du cartel, soulignant que l'initiative était «destinée à stabiliser le marché, dans l'intérêt non seulement des producteurs et des exportateurs de brut, mais aussi de l'économie mondiale». Il s'agissait d'une rare rencontre entre le Saoudien Ali al-Nouaïmi et le Russe Alexander Novak depuis que les prix du pétrole ont chuté pour perdre jusqu'à 70 % de leur valeur depuis la mi-2014. Le royaume saoudien, qui entendait avec les autres monarchies pétrolières du Golfe défendre des parts de marché face à l'essor du pétrole de schiste américain, exigeait la coopération des producteurs non-membres de l'Opep, Russie en tête, pour envisager une réduction de l'offre et tenter de soutenir les prix. Après l'annonce de l'accord de Doha, le cours du baril de Brent de la mer du Nord, la référence européenne du brut, ralentissait un peu la cadence, s'échangeant dans la matinée à 34,20 dollars, en hausse de 81 cents par rapport à la clôture d'avant-hier.