L'organisation non gouvernementale (ONG) Human Rights Watch a récemment publié un rapport selon lequel l'Arabie saoudite utiliserait des bombes à sous-munitions dans la guerre au Yémen. Abdel Malek Al Fohaïdi, chef de file du parti au pouvoir yéménite, Congrès général du peuple, rappelle, dans une interview accordée à l'agence de presse russe Sputnik, que Riyad a été à plusieurs reprises accusé d'employer des armes interdites au cours du conflit au Yémen. «Des rapports précédents ont également fourni des preuves du fait que l'Arabie saoudite utilisait des bombes prohibées fabriquées aux USA. Cependant, ni les Etats-Unis ni le royaume saoudien n'ont prêté aucune attention aux conclusions dressées par Human Rights Watch», a indiqué l'interlocuteur de l'agence. D'après le dernier rapport en date présenté par l'ONG, des bombes à sous-munitions ont été larguées sur la ville yéménite de Saâda, a déclaré Al Fohaïdi. «Malheureusement, personne ne prend en considération ces rapports, et notamment les Nations unies qui n'ont jamais eu de discussion à ce sujet. Il semble que le pouvoir de l'argent joue le rôle principal dans cette situation», estime l'homme politique, cité par cette agence de presse. Toujours selon lui, il existe «assez de preuves» du fait que les bombes en question ont été produites aux Etats-Unis, mais les Etats-Unis n'ont exprimé aucun commentaire à ce sujet, d'après cette agence de presse russe. «C'est comme si le peuple yéménite ne faisait pas partie de la communauté internationale, comme s'il n'avait pas les droits que possèdent les autres peuples», conclut Al Fohaïdi. Le conflit armé se poursuit au Yémen depuis juillet 2014. Les affrontements opposent les rebelles houthis du mouvement chiite et la partie de l'armée partisane de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, aux troupes loyales au président Abd Rabo Mansour Hadi soutenues au sol et dans les airs par les forces de la coalition arabe sous commandement saoudien qui intervient au Yémen depuis mars 2015. La coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite dans cette guerre au Yémen est accusée par des ONG d'avoir «perpétré des crimes de guerre», en ciblant des civils. Des lieux publics très fréquentés ont été ciblés par cette coalition, d'après Amnesty International. La guerre menée par l'Arabie saoudite contre le Yémen a, d'après de nombreux observateurs de la région, favorisé l'extension de l'action d'Al Qaïda dans la Péninsule arabe combattue par les Houthis et l'installation de camps de Daech au Yémen. Le chaos créé par l'agression menée par l'Arabie saoudite au Yémen profite à ces organisations extrémistes.