Le Maroc a été «tenu pleinement informé» du processus d'introduction de recours par le Conseil de l'Union européenne au verdict de la Cour européenne de justice (CJUE) annulant l'accord agricole entre les deux parties, a affirmé, hier, l'UE en réponse aux accusations de Rabat sur une prétendue «absence de transparence». Réagissant à la décision du Maroc de suspendre ses contacts avec l'UE dans l'attente d'explications, les services diplomatiques de la Haute Représentante de l'UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, ont assuré, dans un communiqué, que «de nombreux contacts ont été effectués à tous les niveaux entre l'UE et le Maroc sur cette question depuis le mois de décembre». «Le Maroc a été tenu pleinement informé tout au long du processus, dans le cadre des contraintes juridiques qui s'appliquent», ont soutenu les services diplomatiques de l'UE, réfutant les accusations du porte-parole du gouvernement marocain qui a prétendu, jeudi, «l'absence de transparence et de clarté de certains membres de l'UE». Irritée par la décision unilatérale du Maroc, l'UE a tenu à lui rappeler les principales règles et usages protocolaires et diplomatiques en mettant l'accent sur «le respect mutuel». «Notre conviction est qu'un véritable partenariat implique l'écoute, le partage, la solidarité et le respect mutuels entre partenaires», ont clairement souligné les services diplomatiques de l'UE. Jeudi, le chef de gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, a reçu l'ambassadeur de l'UE à Rabat pour l'informer de la décision de son pays de «l'arrêt de tout contact avec la Commission européenne et le Conseil européen». Une décision prise pour contester le verdict de la CJUE qui a annulé, le 10 décembre 2015, l'accord agricole qui liait l'UE au Maroc, et ce, suite à une plainte déposée par le Front Polisario qui a contesté cet accord qui incluait le Sahara occidental occupé par le Maroc. La CJUE a relevé dans son jugement que le Conseil de l'UE a manqué à son obligation de vérifier si l'exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental occupé se fait ou non au profit du peuple sahraoui.