Le prochain concours, prévu en principe fin mars, déterminera les compétences des enseignants contractuels. C'est ainsi qu'a réagi le ministère de l'Education à la vague de colère qui couve au sein de la Coordination nationale des enseignants contractuels, qui menace d'aller vers la radicalisation. Le syndicat qui compte plus de 20 000 adhérents, menace, suite aux dernières déclarations de la ministre du secteur, d'aller vers la grève. En effet, la ministre avait tranché cette semaine sur la situation de cette catégorie, en affirmant leur non-intégration directe. «Il n'y aura pas d'intégration ni de priorité pour les enseignants contractuels dans le secteur de l'éducation, car le concours est ouvert à tous», avait-elle indiqué. «Dans tous les pays du monde, la titularisation doit être faite via un concours ou un examen professionnel», soutient Cherfaoui, chargé de la communication auprès du département de l'éducation. Ce dernier considère que ce concours sera plus un avantage pour ces enseignants ayant acquis une certaine expérience. «Ils ont fait le terrain, alors ils pourront répondre aux questions des épreuves», dira le porte-parole du ministère, joint par téléphone. Ceci, avant d'ajouter : «Que ce soit pour l'intégration ou la promotion, passer un concours ou un examen s'avère une voie obligatoire quelle que soit l'expérience des concernés.» Pour étayer ses propos, il a cité l'exemple des enseignants du fondamental (un corps en voie de disparation) qui n'ont été promus qu'après un examen professionnel suivi d'une formation d'une année. «Et cela malgré le fait qu'ils aient plus de 30 ans d'expérience», dira notre interlocuteur. Sans tarder, les contractuels ont réagi par l'investissement du terrain en observant, hier, des rassemblements devant les directions de l'éducation de 23 wilayas. Alors que certains ont manifesté devant les sièges de wilaya pour exiger le droit à la prime de rendement au même titre que les autres fonctionnaires du secteur. L'instance syndicale qui s'est réunie samedi n'a pas cessé de critiquer la décision de la ministre. Celle-ci juge, par la voix de son représentant provisoire, Bachir Saadi, «injuste» le fait de placer dans le même sac un enseignant fraîchement diplômé avec un autre ayant une expérience de cinq ans et plus. Notre interlocuteur s'est interrogé, dans le même contexte, sur la non-reconnaissance de leur expérience. «L'expérience cumulée suffit pour encadrer l'enseignant et renforcer ses compétence», soutient-il. «Nous allons tenir demain (aujourd'hui ndlr) une réunion à Alger pour discuter du plan d'action à mener dans les prochains jours», a fait savoir le syndicaliste.