Etrillée samedi à Béchar par la JS Saoura (0-3), la JS Kabylie est au bord du gouffre. En perdant déjà cette saison le tiers de ses matches en Ligue 1, le grand club du Djurdjura se retrouve plus que jamais proche de la zone rouge puisque trois points seulement le séparent du premier non relégable, en l'occurrence le RC Relizane. Si la très peu reluisante douzième place du classement qu'occupe actuellement la JSK dans le classement général choque plus d'un eu égard à son statut de club le plus titré d'Algérie, elle est en réalité la conséquence logique de tous les problèmes qu'ont vécus les Canaris ces derniers mois. En effet, à l'instar de la saison passée, la JSK a connu cette année de très fortes perturbations tant au niveau sportif qu'administratif. Le club était pris déjà en otage à l'intersaison par une guerre de clans qui a éclaté entre l'actuelle direction présidée par Moh Cherif Hannachi et l'opposition incarnée par l'ancien joueur Miloud Iboud. L'environnement malsain qui s'est greffé dès lors dans la cité des Genêts s'est répercuté sur le rendement de l'équipe dès le premier match de la saison, comme en témoigne la défaite concédée par les Jaune et Vert face au CS Constantine (0-1). Un premier revers qui avait, rappelons-le, provoqué le remplacement de Mourad Kharouf par Dominique Bijotat. Ce dernier a beau tenté de redresser la barre en alignant à un certain moment quelques bonnes performances, l'effectif très limité sur lequel s'appuie le français a fait que la JSK n'est pas parvenue à relever la tête, ce qui a poussé l'ancien coach de Sochaux à démissionner à l'issue de la débâcle enregistrée à Béchar. En dépit des tentatives du président Hanachi, une fois n'est pas coutume, de raisonner son entraîneur, celui-ci a fini par résilier hier matin son contrat avec le club. En attendant que Hannachi trouve un sauveur, cette accumulation de mauvais résultats enregistrés par les coéquipiers du capitaine Rial a mis la JSK dans de sales draps. A huit journées de la fin du championnat, ce glorieux club se positionne aujourd'hui comme un réel candidat pour la relégation, puisque seulement trois points le séparent de la zone des turbulences. Les Canaris ont intérêt à réagir rapidement pour sortir de leur mauvaise passe et éviter de vivre une fin de saison angoissante. Mais la suite du calendrier risque d'être ardue pour les kabyles qui vont devoir affronter trois équipes algéroises coup sur coup (MCA, NAHD et USMH) avant de croiser le fer face à un concurrent direct pour le maintien, à savoir l'USM Blida (11e journée). Et avec les deux déplacements consécutifs qu'il enchaînera en fin de saison à Oran et à Sétif, nul doute que le risque de voir le club phare de la Kabylie descendre en Ligue 2 ne fera que s'amplifier.