La célébration de la Journée nationale des handicapés a été l'occasion pour cette catégorie de citoyens de mesurer le chemin parcouru jusque-là. Cette dernière, qui compte 18 224 handicapés dont 9635 handicapés moteurs, 1817 non voyants, 2700 handicapés mentaux, 1226 sourds muets et 2846 polyhandicapés a connu une amélioration de sa prise en charge, notamment pour ce qui est de la scolarité des enfants. En 15 années, le nombre de structures a triplé, passant de 3 en l'an 2000 à 9 en 2015. Les non-voyants qui n'avaient pas où aller ont désormais leur école. Les handicapés mentaux qui n'avaient que le centre de Ras El Oued peuvent également se rendre à Bellimour et à Sidi Mebarek où des structures spécialisées ont été ouvertes à leur profit. 10 classes adaptées ont vu le jour parallèlement dans plusieurs établissements scolaires. Mais ce n'est pas le cas des enfants autistes qui ne trouvent pas de solution. En dépit des assurances des services concernés, les parents souffrent tout comme leurs enfants qui rêvent d'une prise en charge qui leur permettra de s'intégrer dans la société. En plus des efforts de la DAS et des sommes accordées par la wilaya, soit 12 millions DA de la part de la wilaya et les 3, 5 millions DA du ministère, en 2015, l'intervention de la société civile se fait de plus en plus conséquente. 34 associations ont vu le jour dans la wilaya, dont 16 pour les handicapés moteurs, 5 pour les handicapés mentaux, 3 pour les non-voyants et 7 pour les sourds muets. La plupart de ces handicapés vivent dans la précarité. Ils se plaignent du manque, pour ne pas dire de l'absence d'emplois et de logements. Les services de la wilaya ont certes donné des instructions pour que les rez- de-chaussées des immeubles sociaux locatifs leur soient réservés et que leur handicap les favorise dans l'obtention de logements. Même la pension complète qui ne dépasse pas les 4000 DA, ils n'en bénéficient pas tous encore. Seuls 5075 d'entre eux, handicapés à 100 %, la reçoivent. Mais les conditions de perception de cette pension laissent à désirer. Les handicapés se plaignent des retards dans son versement. Ils doivent aussi faire la queue pour toucher cette indemnité rudimentaire. En l'absence de guichet uniquement pour eux, ils doivent attendre en dehors des locaux, sous la pluie ou le soleil, en même temps que les centaines de gens qui fréquentent la poste.
Des capacités indéniables Les occasions où les personnes handicapées ont montré qu'elles ont des capacités n'ont pas manqué. A chaque fois que la situation se présente, cela reste insuffisant. Seules 3 associations culturelles et sportives déploient des activités en direction de cette frange de la société. Des capacités qu'ils ont eu à démontrer une nouvelle fois au cours de la cérémonie de célébration de leur journée, abritée par le centre psychopédagogique de Bellimour. Ils ont animé plusieurs activités culturelles qui ont fait des envieux parmi plusieurs personnes valides. Que ce soit pour le théâtre, la musique ou la danse, comme démontré à l'occasion, ou le sport et les études, les handicapés ont des talents qui nécessitent un petit suivi pour montrer leur utilité, preuve de leur volonté de s'intégrer dans la société. M. Saidoun Abdessamai, le wali, qui a présidé la cérémonie, a tenu à saluer les membres de cette catégorie «importante de la société», comme il l'a qualifiée. Cette dernière, a-t-il estimé, mérite une attention particulière et un soutien continu. La manifestation a été marquée justement par la distribution de plusieurs aides pour les handicapés. C'est ainsi que plusieurs chaises roulantes leur ont été offertes. Les enfants scolarisés ont reçu, quant à eux, des mobylettes pour se rendre dans leurs établissements scolaires. 650 tenues vestimentaires ont été également distribuées. Mais combien sont-ils ceux qui n'ont pas été concernés par ces avantages ? Toute la société doit se mobiliser pour leur venir en aide. Leur prise en charge ne doit pas dépendre de la seule DAS. la société civile et les autres secteurs doivent se mobiliser pour agir en faveur des handicapés, pas seulement le 14 mars.