La journée mondiale des personnes handicapées a été célébrée, lundi, au Centre d'information des jeunes (CIAJ), au centre-ville, par les associations d'aide aux personnes infirmes. Il a été constaté que le nombre de ces personnes vulnérables a tendance à augmenter chaque année, alors que leur prise en charge demeure toujours « problématique », révèle Hocine, président de l'association des gens de petite taille. La wilaya de Sidi Bel Abbès compte plus de 9 100 handicapés, soit 1,6% de la population, selon un recensement réalisé en 2006 par la direction de l'Action sociale (DAS). Les accidents de la route sont, selon les experts, à l'origine de plusieurs handicaps. Les estimations de la DAS font ressortir 3 644 handicapés moteurs, 613 sourds-muets, 1 374 non-voyants, 3 268 handicapés mentaux et 243 polyhandicapés. Ils sont pris en charge dans 9 structures spécialisées du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, qui leur assure un enseignement et une formation de base. Parmi ces structures, on peut citer le foyer des personnes âgées d'une capacité de 120 lits, le centre des insuffisants respiratoires (200 lits), l'école des sourds et muets (200 places pédagogiques) et le centre pédagogique pour enfants déficients mentaux (120 places). L'ouverture de 3 nouveaux centres à Sfisef, Ras El Ma et Sidi Bel Abbès, d'une capacité globale de 260 places au profit des handicapés issus de familles démunies, est prévue pour 2008, selon le directeur de l'Action sociale. Souffrance « L'école des sourds et muets de Ras El Ma et le centre de formation pour enfants aveugles de Sfisef seront opérationnels au cours du premier semestre 2008 », a-t-il déclaré. Ces nouvelles réalisations devraient permettre un renforcement du dispositif d'aide à l'insertion, ajoute-t-il, précisant que le renforcement des textes législatifs est le noyau principal pour une meilleure prise en charge de cette frange de la population. « Outre les problèmes d'ordre strictement financier rencontrés par les responsables des centres spécialisés, la difficulté de doter les handicapés moteurs de prothèses médicales se pose avec acuité », tient à faire remarquer Noureddine, père d'une fille handicapée de 12 ans. Selon lui, les personnes souffrant d'handicap font face quotidiennement à des difficultés qui n'ont pas trait seulement à la formation et aux soins mais surtout à l'insertion professionnelle. « On nous promet à chaque occasion la réservation de postes de travail aux personnes handicapées, que ce soit dans le cadre du pré emploi ou de celui des activités d'intérêt général. Mais force est de constater que la réalité est toute autre », dit-il, rappelant qu'un dispositif a été mis en place en 2002 dans le cadre des dispositions de la loi relative à la protection et à la promotion des handicapés. Une loi qui prévoit l'attribution d'au moins 1% des postes à cette catégorie. A Sidi Bel Abbès, l'expérience, unique en son genre, de l'association des sourds-muets bat pourtant en brèche l'idée très répandue qu'un handicapé ne peut réussir sur le plan professionnel. L'association, qui a créé sa propre entreprise en 2001, assure depuis des emplois durables à ses adhérents et arrive à « s'auto financier » grâce aux nombreux marchés publics qu'elle a pu décrocher.