Le marché de gros de Semmar, très fréquenté par les ménages et les commerçants de détail, continue de causer d'innombrables aléas au voisinage et aux automobilistes. Les plus hautes autorités du pays viennent de décider de déménager les marchés de gros ainsi que d'autres regroupements de commerces informels, situés au niveau des zones urbaines vers la périphérie de la capitale. Ces marchés réalisés durant la décennie noire font suite à l'installation anarchique des habitations individuelles sur des terres agricoles jadis fertiles et productives. L'architecture, la construction et l'aménagement anarchique des lieux destinés à de habitations individuelles se sont transformés par la force du temps en marchés de gros où les commerçants de détail de la capitale et des wilayas voisines viennent s'approvisionner quotidiennement. C'est le cas du marché de gros pour produits alimentaires de Semmar, situé dans la commune de Gué de Constantine. Ce marché, très fréquenté par les ménages et les commerçants de détail, continue de causer d'innombrables aléas au voisinage et autres automobilistes. La commission du choix des terrains de la wilaya d'Alger, sur instruction du Premier ministre, Abdelamelk Sellal, s'est déplacée à la localité de Baba Ali, situé à l'est d'Alger, dans la commune de Birtouta, afin de superviser une parcelle de terre d'une superficie de 80 hectares afin de recevoir le futur marché de gros des produits alimentaires. Les membres de cette commission avaient la possibilité de choisir une deuxième variante, une autre parcelle de 57 ha située à Gué de Constantine. «A l'issue des échanges d'informations et d'avis entre les membres de la commission de wilaya, une unanimité s'est dégagée en faveur de la première variante (Birtouta) en raison de nombreux avantages et autres commodités que présente ce terrain pour l'implantation de ce projet d'envergure nationale», a-t-on précisé à l'Aps. Parmi ces avantages figure notamment la facilité d'accès sur les différents axes autoroutiers et ferroviaires aussi bien à destination d'Alger ou vers l'ouest du pays en passant par Blida ou l'est du pays en prenant la deuxième nouvelle rocade sud. Ce projet du futur marché de gros des produits alimentaires de Baba Ali sera réalisé sur les fonds propres des commerçants exerçant actuellement au niveau de Semmar. Cela va leur permettre d'exercer leur activité dans «des conditions idéales et dans le strict respect des règles d'urbanisme commercial». Cette situation de délocalisation d'un marché de gros d'une concentration urbaine vers la périphérie de la ville n'est pas propre au marché de Semmar. Celui d'El Hamiz, spécialisé dans la vente de produits électroniques et électroménagers est dans le viseur des autorités du pays. Considéré comme la Mecque des bonnes occasions pour une grande frange de la population, le marché d'El Hamiz rassemble des centaines de villas divisées en lotissements et érigées sur des terres agricoles au temps du Fis et des délégations exécutives communales (DEC) qui sont intervenues après. Les opérations de réhabilitation des lotissements entreprises par l'Apc de Dar El Beida n'ont pratiquement servi à rien. Interminables bouchons tout au long de l'axe menant vers Rouiba, stationnement anarchique en dépit de la présence de parkings et flaques d'eau et de boue dès les premières pluies. Ajoutons à tout cela l'absence de factures et de garantie pour tous produits achetés à El Hamiz. «Vous avez uniquement une garantie de marque du produit électronique ou électroménager sans oublier que ce sont des produits d'origine chinoise et turque, donc peu fiables, qui sont les plus proposés sur le marché d'El Hamiz dès lors qu'ils sont moins chers par rapport à ceux d'origine européenne, donc accessibles à la bourse algérienne», dira cet habitué d'El Hamiz. L'autre raison qui aurait poussé les autorités du pays à délocaliser ce marché n'est autre que les sommes d'argent faramineuses qui sont en train d'être échangées quotidiennement sans passer par le circuit formel des banques. Le choix du nouveau site abritant le nouveau marché de gros des produits électroménagers et électroniques pourrait également se porter vers la localité de Baba Ali en raison des nombreuses facilités d'accès sur les différents axes autoroutiers. Les plus hautes autorités du pays cherchent-elles à obliger les gros commerçants en produits alimentaires, électroménagers et électroniques à intégrer le réseau formel en facturant leurs produits aux clients et en payant des impôts ?