Le ministère du Commerce veut assainir l'activité commerciale à travers le territoire national. Dans une première phase, le département de Bakhti Belaïb veut réglementer les espaces commerciaux illicites devenus la plaque tournante des transactions commerciales en Algérie. Les deux exemples les plus édifiants restent le marché de gros de Semmar et celui du détail d'El-Hamiz. Il est recensé environ mille commerçants qui activent dans le marché de gros de Semmar, situé dans une zone d'habitation qui ne répond pas aux normes d'exercice de cette activité. Pis, 20% des commerçants ne détiennent pas de registre du commerce, avoue le SG de l'UGCAA. La solution pour le ministre est de délocaliser ces deux places commerçantes illégales vers un autre endroit où seront implantés de véritables marchés de gros de produits alimentaires et de l'électronique. Bakhti Belaïb s'est engagé hier, lors de sa rencontre avec les représentants de l'Union générale des commerçants algériens (Ugcaa), en leur demandant de trouver un terrain qui abritera ces marchés. Des localités, telles que Baba Ali à Birtouta ou Gué-de-Constantine (57 hectares), ont été proposées par les commerçants. Le secrétaire général de l'UGCAA, Salah Souilah, a souligné qu'une assiette foncière de plus de 40 hectares est nécessaire pour réaliser une telle infrastructure commerciale qui doit abriter, outre les locaux commerciaux, d'autres commodités liées à la restauration, à la sécurité, ainsi qu'une banque. Les deux parties choisiront ainsi d'un commun accord le terrain qui abritera prochainement ce marché. "La décision doit être prise la semaine prochaine sur un espace devant abriter ce projet, dont les commerçants ont proposé de financer la réalisation", a précisé le ministre. L'Union a toujours réclamé une prise en charge rapide du problème des commerçants de gros de Semmar avec la construction d'un marché de dimension internationale. Cette délocalisation constitue l'une des actions tracées dans le cadre du programme d'éradication de l'informel qui gangrène l'économie nationale. Une fois ce marché régulé, les prix pratiqués demeureront, certes, libres, mais ne connaîtront plus les flambées enregistrées précédemment. Une certaine stabilité prendra la place de la spéculation, d'autant plus que les contrôleurs exerceront leur métier dans de meilleures conditions. Les commerçants sont, de ce fait, appelés à se déplacer d'un espace non conforme à un autre aménagé et plus moderne pour le commerce de gros. Par ailleurs, M. Belaïb a avoué que le phénomène du commerce informel a connu une diminution grâce aux efforts consentis ces trois dernières années par l'Etat qui a dégagé une enveloppe de 14 milliards de dinars pour la résorption de ces marchés parallèles. Le développement de la grande distribution va également contribuer à la réduction de ce fléau. Pour cela, a-t-il indiqué, les autorités locales ont été instruites pour faciliter les procédures de demande d'investissement dans la grande distribution selon les normes mondiales. Concernant l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), le ministre a précisé que l'Algérie est actuellement en discussion avec le partenaire européen afin d'introduire quelques amendements dans l'accord signé en 2005. Le bilan établi dix ans après sa mise en œuvre a fait ressortir une hausse des échanges commerciaux entre les deux parties, mais en faveur de l'UE, alors que l'investissement européen en Algérie est resté faible. Ce qui n'est pas conforme aux dispositions de l'accord paraphé entre les deux partenaires. Une chose est certaine, les arguments avancés par l'Algérie pour introduire des amendements à l'accord ont été acceptés, a conclu Bakhti Belaïb. B. K.