L'assiette devant accueillir le futur marché de gros de produits agroalimentaires en remplacement de celui de Gué de Constantine (Semmar), à Alger, sera connue «durant la semaine prochaine», a indiqué, hier, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, lors d'une rencontre avec des représentants des grossistes au siège de l'UGCAA. Deux sites ont été proposés pour accueillir le projet d'un nouveau marché, l'un est situé à proximité du site actuel (Gué de Constantine) et l'autre à Baba Ali (Birtouta). Mitoyenne d'un parc à conteneurs, la première assiette foncière est située dans le voisinage de l'actuel marché informel de gros de Semmar. «Le président de l'APC de Gué de Constantine avec qui on s'est réunis il y a un mois, après la visite du ministre, a proposé de maintenir l'activité de gros dans sa commune en nous proposant ce terrain exploité illégalement. Cependant, le maire a refusé de signer le PV pour officialiser la proposition», a regretté Lazri Omar, représentant des commerçants de Semmar. L'assiette d'une cinquantaine d'hectares présente plusieurs avantages : proximité des voies de communication (autoroute Est-Ouest, RN38, rails). Le second terrain sur lequel ont jeté leur dévolu les commerçants est situé à Baba Ali (Birtouta). «Le terrain appartient au domaine des Forêts, mais il est déboisé. L'avantage pour nous : il est situé à proximité de l'autoroute», précise Saïd Guebli, président de la Fédération nationale des commerçants de gros. M. Belaïb a instruit son directeur de commerce de la wilaya d'Alger pour s'entendre avec les représentants des grossistes sur la proposition finale «au cours de la semaine prochaine». Le ministre du Commerce, qui a éliminé la proposition de délocaliser l'activité au marché de Kharouba à Boumerdès et d'autres sites à Baraki et Khemis El Khechena, a rappelé que le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a proposé une assiette qui s'est avérée «inadaptée». 14 milliards de dinars pour l'informel Entré en grâce auprès des autorités, le maître de céans, Salah Souilah, a affirmé que le nouveau marché «international» devant accueillir des produits agroalimentaires et même électroménagers (Hamiz) disposera, contrairement au site actuel, de plusieurs commodités (facilités d'accès, banque, etc.) afin d'encourager la production nationale. M. Souilah a indiqué que le directeur de la BADR est prêt à financer les projets à Alger, mais aussi à Oran et Constantine, et ainsi faciliter la bancarisation des fonds. Interrogé sur le marché informel, le ministre du Commerce reconnaît que le phénomène se «maintient». «Le marché informel a été réduit. Depuis 3 ans, 14 milliards de dinars ont été dégagés pour l'éradiquer. L'opération de résorption a nécessité la réalisation de plusieurs marchés de proximité. Le problème de l'informel est économique et la solution ne peut être qu'économique. La répression n'a pas abouti. Les personnes qui exercent dans l'informel ne naissent pas trabendistes, mais le deviennent en raison de plusieurs circonstances», estime M. Bakhti, qui a annoncé la tenue d'un Conseil interministériel pour développer la grande distribution «ouverte à l'initiative privée». Le ministre a rappelé que le climat économique ne facilite pas l'exportation. «Il est plus facile d'importer que d'exporter. L'acte d'importer est plus rentable (…), c'est culturel», reconnaît-il en révélant les difficultés auxquelles a fait face un exportateur de caroubes. Le ministre est revenu sur sa proposition de créer une cellule chargée de suivre «au cas par cas» des dossiers d'exportation.