Douze morts et deux blessés, dimanche soir, dans un tragique crash d'hélicoptère militaire dans la région de Reggane, wilaya d'Adrar. Parmi les victimes, de hauts gradés de l'Armée nationale populaire sortis en mission sécuritaire aux frontières algéro-maliennes, à Tanezrouft précisément, une vaste étendue désertique située entre l'Algérie et le Mali. 18h, c'est l'heure durant laquelle un tragique accident aérien s'est produit au sud du pays, dans la wilaya d'Adrar. Un hélicoptère de transport de troupes de type Mi-171 des forces aériennes algériennes, s'est écrasé à 300 points kilométriques du lieu du décollage à Reggane. 15 minutes seulement après le départ de l'hélicoptère qui devait parcourir 400 PK pour atterrir au désert de Tanezrouft, une panne technique est survenue à bord, avons-nous appris sur place. Les conditions météorologiques sont, selon nos sources, la cause principale de cette panne. Un vent de sable a soufflé toute la journée du dimanche dans cette partie du désert. Une enquête, qui suit toujours sont cours, a été ouverte à la demande du chef d'état-major. Le commandant de la 3e Région militaire s'est «immédiatement» déplacé sur les lieux pour s'enquérir de l'ampleur des dégâts et prendre les mesures nécessaires. Le bilan dressé par le ministère de la Défense nationale est accablant. 12 militaires ont effectivement trouvé la mort. Nous avons appris que deux commandants, deux lieutenants-colonels, un colonel et des soldats se trouvent parmi les victimes. «L'un des commandants décédé est originaire de la wilaya de Mila. Il était en permission pour aller voir sa famille avant d'être rappelé samedi spécialement pour cette mission», regrette un ami proche du défunt. Les corps des victimes ainsi que les deux blessés ont été rapatriés, hier au chef-lieu de la wilaya d'Adrar, puis transportés à l'hôpital d'Aïn Naadja. Leurs dépouilles seront remises à leurs familles aujourd'hui. Déplacés pour une lutte contre le trafic d'arme Onze des militaires qui se trouvaient à bord de l'hélicoptère ont été dépêchés de la caserne militaire de la wilaya de Béchar, 3e Région militaire. Ils avaient pour mission, précisent nos sources militaires, de lutter contre le trafic d'armes qui sévit dans la région. En effet, étant une plaque tournante d'acheminement et de transition d'armes de guerre, l'Armée nationale populaire mène depuis plusieurs jours une lutte sans merci contre les trafiquants dans la région d'Adrar. Ces derniers transitaient jadis par la wilaya d'Illizi à plus de 100 km de la frontière malienne. Le renforcement du dispositif sécuritaire au niveau de cette frontière, à Bir El Ater comme à El Oued ont permis aux services de sécurité de déjouer plusieurs tentatives d'acheminement d'armes vers l'Algérie. Les trafiquants tentent, depuis, de passer par Bordj Badji Mokhtar, à l'est du désert de Tanezrouft, à plus de 10h de route de la frontière malienne. Fouille minutieuse… Sur place, des patrouilles militaires des 3e et 6e Régions sillonnent l'endroit pour barrer la route aux cheminements d'armes et au passage des terroristes qui tentent de rejoindre le Mali en provenance de la Libye. La menace n'a jamais été aussi élevée au niveau des 7000 kilomètres de frontière qui séparent l'Algérie des pays du Sahel. Sans doute plus élevés depuis les attentats terroristes qui ont endeuillé les pays voisins, la Tunisie plus immédiatement. Le renforcement de la sécurité s'est fait immédiatement. On note le déploiement des éléments des différents corps sécuritaires à travers tout le pays. A Bordj Badji Mokhtar, le déploiement de l'armée a été renforcé. Cette région était, il y a à peine trois ans, un lieu de retranchement des terroristes d'Al Qaïda qui infiltraient des terroristes maliens fuyant l'intervention militaire internationale. Désormais, les forces de l'ordre exigent à toute personne qui tente de rentrer ou de sortir de cette région de justifier son déplacement. Une fouille minutieuse est opérée en permanence sur les lieux. D'où d'ailleurs, la mission que devaient mener les militaires qui se trouvaient à bord de l'hélicoptère qui s'est écrasé dimanche dernier.