D'ici le mois de juillet, les agents immobiliers en activité doivent se conformer au décret exécutif n°09-18 du 20 janvier 2009 fixant la réglementation relative à l'exercice de la profession d'agent immobilier. Dans l'article 40 de ce décret, il est stipulé que «les agents immobiliers en exercice à la date de publication du présent décret au Journal officiel sont autorisés à poursuivre leur activité à condition de se conformer aux dispositions du présent décret dans un délai de six mois». Or, en l'absence de textes d'application, ces professionnels se trouvent dans une situation confuse. Ils estiment, par exemple, qu'il est inconcevable d'exiger à un propriétaire d'agence immobilière, comme indiqué dans l'article 8, «la possession d'un diplôme supérieur dans le domaine juridique, économique, commercial, comptable, immobilier ou technique qui permet d'assurer l'activité d'agent immobilier ainsi que le cumul d'une expérience professionnelle d'au moins trois années consécutives dans un poste, fonction ou activité ayant un rapport direct avec le domaine de l'immobilier, à condition que celles-ci n'aient pas pris fin depuis au moins trois années à la date de dépôt de la demande». «Pourquoi exiger un diplôme à un propriétaire d'une agence en activité depuis de longues années ?» s'interroge Zahoua Mameri, présidente de la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI), affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Contactée hier, la présidente de la FNAI se trouvait justement au ministère de l'Habitat pour tenter, en vain, de rencontrer des responsables. Après avoir formulé des demandes officielles pour être reçue, la présidente de la fédération ainsi que 10 autres membres du bureau national ont décidé de faire le déplacement au ministère pour tenter de rencontrer le chef du cabinet du ministre, sans succès. «Nous voulions avoir des informations au sujet des textes d'application du décret et nous informer sur l'installation de la Commission d'agrément des agents immobiliers dont la FNAI est membre. Cette commission est, en effet, composée de deux membres de la FNAI, d'un représentant du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, d'un représentant du ministre des Finances, d'un représentant du ministre du Commerce, de deux représentants du ministre de l'Habitat, des directions chargées de la gestion et de la promotion immobilières, et enfin d'un représentant de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie. Où sont les textes d'application ? L'autre point relevé par Mme Mameri a trait à la nécessité d'associer les professionnels à l'élaboration des textes d'application qui devront accompagner le décret, dans le but de préserver les intérêts de chaque partie. Les craintes des agents immobiliers sont liées notamment au risque de fermeture pour ceux qui ne peuvent pas se conformer à la nouvelle réglementation en ce qui concerne l'obtention d'un diplôme et d'un nouveau agrément alors qu'ils exercent avec un registre de commerce. «Ce sont des centaines de familles qui sont menacées», s'est-elle inquiétée, souhaitant «trouver un terrain d'entente avec les responsables du ministère», sans écarter la possibilité d'interpeller le ministre de l'Habitat pour intervenir sur ce dossier. En cette période estivale, connue pour la hausse de la demande de l'immobilier, un renchérissement des prix risque de surgir suite à la fermeture de certaines agences immobilières qui ne parviendront pas à se conformer à la réglementation. 3 500 agences immobilières qui activent à travers le pays doivent déposer une demande d'agrément auprès du ministère de l'Habitat. La Fédération nationale des agences immobilières, qui compte 800 adhérents, est déterminée à faire entendre sa voix afin de préserver les intérêts des professionnels du secteur. Toutes nos tentatives pour avoir l'avis duss ministère de l'Habitat sur ce dossier sont restées sans succès.