Les concessionnaires automobiles algériens sont dans le flou le plus total concernant les licences d'importation de véhicules, fixant les quotas quantitatifs pour chaque concessionnaire. Alors que certaines chaînes de télévision privées et autres sites internet spécialisés dans l'automobile ont annoncé la «libération» des quotas pour ce début de semaine, selon les affirmations d'un responsable du ministère du Commerce, la réalité sur le terrain est tout autre. Elle est au «point mort», pour reprendre l'expression d'un concessionnaire automobile. Aucun parmi ceux que nous avons pu joindre hier n'a pu s'avancer sur une date exacte ou un quelconque détail sur les licences d'importation et les fameux quotas, leur permettant de rependre leur activité de concessionnaire automobile, à l'arrêt depuis janvier 2016. «Je ne peux rien vous dire du moment que je n'ai aucune information à vous donner. Je suis comme vous, orphelin d'informations sur les quotas», nous dira ce concessionnaire qui a préféré garder l'anonymat. Un autre précisera que les déclarations, la semaine dernière, d'une source du ministère du Commerce, reprise par l'APS, quant à l'attribution, la semaine prochaine, des quotas d'importation, nous a redonné confiance. Aujourd'hui, nous n'avons aucune information comme si les pouvoirs publics veulent maintenir le flou total sur ce sujet», poursuit-il. Il est utile de préciser dans ce sens que le délai réglementaire fixé à deux mois à partir de la date de clôture de l'opération du dépôt des dossiers (3 février 2016) a expiré le 3 avril. Lors d'une rencontre tenue lundi 4 avril avec des exportateurs, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, a averti que la répartition des quotas dans le cadre de l'octroi des licences d'importation pour les véhicules ne prendra pas en considération les importations spéculatives ou destinées au transfert illicite de devises, pratiquées par certains concessionnaires. Le taux d'importations annuelles des concessionnaires, l'un des principaux critères pour la définition du quota à l'importation en plus de la situation fiscale du concessionnaire, sera considéré «indu» dans le cas où l'importation est effectuée dans un but spéculatif ou de transfert illicite de devises, a indiqué le ministre. «C'est un critère (l'échange traditionnel) universel. Mais si les échanges traditionnels importants d'un concessionnaire étaient effectués dans un but spéculatif ou de transfert illicite de devises je les considère comme des échanges indus», a insisté le ministre. Les importations, poursuit-il, effectuées ces dernières années ne reflétaient pas les besoins réels du marché national. «Il y a eu des achats importants par rapport aux besoins, n'ont pas parce que c'est le marché qui le réclamait, mais c'était pour des raisons de transfert de devises», a-t-il dit. Y a-t-il une guerre secrète entre concessionnaires automobiles afin de «rafler» le quota le plus important ? Tout porte à le croire. Les jours à venir nous diront davantage.