Le cinéma algérien a été fort présent lors de la 11e édition du Festival international du film oriental de Genève (FIFOG) qui s'est tenu du 11 au 17 avril dernier. Les films Maintenant ils peuvent venir de Salem Brahimi et Babor Casanova de Karim Sayad ont été primés lors de cette manifestation qui a pris fin samedi soir. En compétition dans la catégorie court métrage Swiss Made, le documentaire de fiction Babor Casanova a été couronné du Prix «Fifog d'or», la plus haute distinction dans la catégorie. Le choix du jury a été motivé par le ton de «la liberté» fort présent dans le film sachant que la thématique de cette 11e édition était la liberté. Sorti en 2015, Babor Casanova, est le deuxième court métrage du jeune réalisateur Karim Sayed qui est installé à Lausanne en Suisse. Le film documentaire raconte l'histoire de deux jeunes supporters du Mouloudia d'Alger, cloîtrés entre un parking informel et le stade, où ils se rendent le week-end soutenir leur équipe favorite. Coproduction algéro-suisse, ce film de 35 mn est réalisé dans un langage cinématographique alliant avec justesse fiction et documentaire. Babor Casanova a participé à plusieurs manifestations cinématographiques dont le Festival de Locarno (Suisse) tenu la même année. Il a aussi récemment été distingué par le «prix étudiant de la jeunesse» au 38e Festival du court-métrage de Clermont Ferrand (France) en février dernier. Par ailleurs, le long métrage Maintenant ils peuvent venir sorti en 2015 a reçu la «mention spéciale» du jury, alors que Sivas (Turquie) a décroché le Fifog d'or de la compétition officielle. Maintenant, ils peuvent venir, est un long métrage adapté du roman éponyme d'Arezki Amellal (également co-scénariste du film). Cette co-production algéro-française évoque la «décennie noire» à travers l'histoire de Noureddine (Amazigh Kateb) contraint par sa mère au mariage avec Yasmina (Rachida Brakni) qui se bat pour exister et vivre dans une société en proie à la violence et à l'intégrisme et l'inexorable ascension du FIS durant les années 1990. Le film a également obtenu le prix du jury lors du 12e Festival du film de Dubai en décembre 2015. «La participation algérienne à la 11e édition du Fifog a été très forte et distinguée. A commencer par l'affiche du festival qui mettait en avant l'actrice française Laetitia Aido dans le rôle de Fatma N'Soumer. Cette réussite revient aux efforts consentis par les algériens qui dirigent cette manifestation culturelle à leur tête Tahar Houchi, directeur artistique et fondateur du FIFOG ainsi que Sofiane Bouchaib, coordinateur général du festival», a déclaré Mohamed Allal, journaliste culturel au quotidien El Khabar et membre du jury dans la catégorie critique. «Les films projetés étaient pour leur part distingués et originaux, inédits pour certains. Aussi avec les thématiques abordées et sur le plan technique, les films ont hissé la compétition à un niveau appréciable. L'Algérie est sortie avec deux récompenses qui ont distingué deux jeunes réalisateurs algériens, un acquis qui assure que l'avenir du cinéma algérien est entre les mains des jeunes», a poursuivi M. Allal. Diversité et distinctions En outre, Madame Courage de Merzak Allouache et Fadhma N'Soumer de Belkacem Hadjadj ont pris part à la compétition officielle du Fifog aux côtés d'autres films dont Kousayla (2015) de Tahar Houchi, projetés hors compétition. Présidé à titre honorifique par la romancière algérienne Ahlam Mosteghanemi, le 11e Fifog a été dédié à la mémoire de l'acteur égyptien Omar Sharif, décédé en 2015. Le 11e FIFOG a vu la projection de 126 films dont plusieurs inédits de 30 pays, présentés au public de Genève, Versoix, Petit-Lancy et Lausanne en Suisse et à Annemasse et Gex en France. Des débats, des colloques, des conférences, expositions artistiques, des programmes scolaires et des ateliers de formation audiovisuels ont également été organisés. Fondé en 2006, le festival se veut une vitrine du cinéma de l'Orient à travers des projections en plus des rencontres, ateliers, débats et conférences en rapport avec le 7e art.