Pour dynamiser ses activités, la Bourse d'Alger va se doter prochainement d'un nouveau système de cotation. Un appel d'offres international a été lancé pour l'acquisition d'un nouveau système d'information afin d'attirer plus d'entreprises cotées, a annoncé hier le directeur général de cette institution, Yazid Benmouhoub. Intervenant hier au forum des chefs d'entreprise (FCE), M. Benmouhoub a énuméré les contraintes qui empêchent la Bourse d'Alger de sortir de sa léthargie, entre autres son système d'information qui est toujours lent. «L'entrée en Bourse de Biopharm et de plusieurs entreprises prochainement impose d'avoir un nouveau système de cotation capable d'absorber le flux des transactions qui vont arriver sur le marché.» Pour ce faire, le ministère des Finances a lancé, il y a quinze jours, un appel d'offres international pour l'acquisition d'un nouveau système de cotation à la Bourse d'Alger. Outre les questions techniques qui freinent le développement du marché boursier, Benmouhoum a cité le déficit en communication. En effet, la Bourse est un marché naissant en Algérie. Il représente donc une nouveauté inconnue aux yeux de nombreux Algériens. Malgré des introductions précoces, notamment de l'hôtel El Aurassi en l'an 2000, très peu d'entreprises sont cotées. Les acteurs se comptent sur les doigts d'une main. En comparaison, des pays voisins comme la Tunisie et le Maroc ont des places boursières bien plus dynamiques et plus anciennes. «Nous organisons des regroupements dans tout le pays. Nous nous sommes rendu compte que les entrepreneurs ne connaissent pas les mécanismes du marché boursier et son rôle comme moyen de financement de leurs sociétés», a-t-il déploré. Il est nécessaire, selon lui, de rendre visible la Bourse d'Alger dont nombre de nos concitoyens ne connaissent même pas l'existence. Pour ce faire, un plan de communication offensif vient d'être mis en place. On apprendra, ainsi, que plusieurs séminaires sont organisés actuellement au niveau des différentes chambres de commerce du pays pour vulgariser le financement via la Bourse. La mentalité des opérateurs économiques y ait aussi pour quelques choses, selon M.Benmouhoum. Il a souligné, a cet effet, «l'ignorance» par les opérateurs économiques du rôle de la Bourse d'Alger en tant qu'institution financière apte à financer des projets à travers l'achat de titres et d'actions et ce, «à cause de craintes infondées», a-t-il dit, «au sujet de la dislocation d'entreprises familiales». Affirmant que les portes de la Bourse d'Alger «demeurent ouvertes à tous», M. Benmouhoub a lancé un appel aux collectivités locales les invitant à introduire leurs projets en Bourse. Abordant par ailleurs l'emprunt obligataire, lancé il y a deux jours par le gouvernement, l'intervenant estime que ce dispositif n'aura aucun impact sur l'activité de la Bourse. «L'emprunt obligataire ne va en aucun cas paralyser l'activité de la Bourse. Tous les moyens sont bon pour fluctuer son argent», a-t-il souligné, exhortant les entreprises à souscrire massivement à cet emprunt pour rentabiliser leur affaire. Interrogé sur les résultats de l'introduction en Bourse du groupe pharmaceutique Biopharm, l'invité du FCE a annoncé que le bilan sera connue demain (aujourd'hui). «Nous allons célébrer le 20 Avril la premières cotation du titre Biopharm et rendre public le bilan de son introduction en Bourse», a-t-il fait savoir.