«Je suis de Sidi Bel Abbès, l'USMBA est mon club de cœur, celui où j'ai évolué en tant que joueur, mais je ne puis me permettre de donner raison à ses dirigeants et à ses supporters quand ils affirment que leur club a été lésé dans l'affaire qui les oppose au NAHD au sujet du but inscrit par ce dernier en demi-finale de la Coupe d'Algérie. «C'est ce qu'a déclaré, hier matin, Belaïd Lacarne, lors de son passage au premier Forum+ organisé à la salle de conférences de la Maison de la presse du 1er mai, par l'Association des journalistes sportifs algériens (Ajsa). Celui qui passe pour avoir une très longue expérience dans l'arbitrage (plus de 40 ans), qui a été président de la Fédération algérienne de football, président de sa commission d'arbitrage, membre des Commissions d'arbitrage de la Fifa et de la CAF, s'est montré très ferme sur le dossier de cette demi-finale. «Oui il y a eu faute technique de la part de l'arbitre mais le score est à entériner en son résultat, à savoir victoire du NAHD par 1 but à 0. Pourquoi ? Tout simplement parce que les responsables de l'USMBA n'ont formulé aucune réserve technique. Le règlement est clair. Si vous estimez qu'il y a eu faute technique, vous vous devez d'avertir l'arbitre que vous allez formuler des réserves au premier arrêt du jeu. Les Bel Abbésiens n'ont absolument rien fait en ce sens. Ils se sont tout juste contentés de gesticuler et de crier au scandale. Comment voulez-vous que l'on statue sur ce cas en l'absence de réserves ?» A la question de savoir si la commission fédérale de l'arbitrage aurait pu s'autosaisir et traiter l'affaire sur les images que la télévision a montrées, la réponse de l'orateur a été négative. «La commission fédérale a besoin d'un rapport écrit pour statuer. Comme il n'y a aucun document en ce sens, elle ne peut pas le faire. Ce qu'elle est en droit, par contre, de réaliser c'est de prononcer des sanctions sur l'arbitre directeur et l'assistant qui était le plus proche du ballon. Ce sont ceux-ci qui sont à blâmer. On ne peut rien leur pardonner, d'autant qu'on a affaire à des internationaux.» Le sujet de la corruption ayant été abordé, Belaïd Lacarne fera savoir que durant toute la période où il activait comme arbitre, il n'a jamais été abordé par une quelconque personne en vue de favoriser une équipe contre une autre. «Cela ne veut pas dire que la corruption n'existe pas dans la corporation. Le problème est qu'il n'y a pas de preuves. Un arbitre peut être conciliant avec une équipe cela ne prouve pas qu'il a touché de l'argent pour cela.» S'agissant des matches où les deux équipes s'entendent pour un résultat donné, l'orateur dira qu'il n'existe aucun règlement qui donne autorité à un arbitre de sévir. «Il peut et doit avertir les deux capitaines pour que le jeu soit le plus franc possible mais ne peut pas intervenir plus que cela.» En dehors de cela, Belaïd Lacarne prône la professionnalisation de la corporation. «Cela est indispensable. D'ailleurs pour pouvoir arbitrer il va falloir passer un test physique des plus contraignants à partir de la saison prochaine, à savoir courir 40 mètres en moins de 6 secondes puis s'adonner à un exercice consistant à courir 40 fois 75 mètres, chaque étape étant entrecoupée par une marche de 25 mètres.» L'invité de l'Ajsa terminera en indiquant qu'il y a de moins en moins d'arbitres en Algérie.