La Fédération algérienne d'athlétisme se démarque du COA en matière de délai pour les qualifications aux JO. Une réunion regroupant un certain nombre d'entraîneurs d'athlétisme aurait eu lieu mercredi dernier. On aurait pu croire qu'il s'agissait d'une banale réunion, mais en réalité, son objet prêterait à discussion. Et à une énorme discussion. Selon des sources fiables, les entraîneurs en question étaient ceux des athlètes qualifiés aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Selon les mêmes sources, ils se plaindraient du traitement que leur ferait subir le Comité olympique algérien par le biais de sa commission de préparation olympique. Face à ce scénario, ils voudraient se démarquer du COA et demander à ce que ce soit le MJS qui prenne le relais de cette commission. Un problème de taille se pose ici : dans tout ce qui touche à l'olympisme, le COA est incontournable. Il est fini le temps où cette instance pouvait être présidée par le ministre des Sports en personne. Du reste, la loi sur le sport est bien précise : le COA est régi par ses statuts qui reposent sur la Charte olympique. C'est le COA qui gère les affaires liées à l'olympisme. C'est lui qui signe la lettre d'engagement de l'Algérie pour prendre part à des Jeux olympiques ou à n'importe quelle autre compétition organisée sous l'égide du CIO. C'est lui aussi qui signe les demandes d'accréditation de l'Algérie pour ses athlètes et ses autres représentants pour toutes ces compétitions. Comme quoi la démarche des entraîneurs en question est absolument stupide et n'a aucune chance d'aboutir. On ajoutera que le MJS est bien représenté dans la commission de préparation olympique. Qui à Rio ? Au lieu de chercher à s'attaquer au COA, ces entraîneurs devraient se soucier de qualifier leurs athlètes aux Jeux olympiques de Rio. Effectivement, la semaine dernière, un communiqué de presse de la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA), repris par l'APS, a fait savoir que les minima pour les Jeux de Rio doivent être réalisés durant la saison 2015-2016. Cela veut dire qu'en dehors des deux marathoniennes Souad Aït Salem et Kenza Dahmani ainsi que les deux marathoniens Hakim Saadi et El Hadi Laamèche et du marcheur, depuis deux jours sur 20 km, Mohamed Ameur, qui ont répondu à cette disposition de la FAA, tous les autres athlètes vont devoir batailler pour réaliser les minima et ils auront jusqu'au 11 juillet prochain pour le faire. Nous disons tous, même le champion olympique du 1500 m, Taoufik Makhloufi, le 5e mondial du décathlon, Larbi Bouradda et le hurdler Abdelmalik Lahoulou. Par cette démarche, la FAA prend ses distances par rapport à la Fédération internationale. Non pas dans les minima mais dans les délais prescrits puisque, pour l'IAAF, sont qualifiés aux JO de Rio les athlètes ayant réalisé ces minima dans la période allant du 1er mai 2015 au 11 juillet 2016. Et là il y a un bon paquet d'athlètes algériens qui en font partie. Ce que nous avons du mal à comprendre de la part la FAA, c'est le pourquoi d'une telle décision, alors que l'année dernière, elle s'était mise en quatre pour tenter de qualifier le maximum d'athlètes pour les Mondiaux de Pékin. Elle était même allée jusqu'à organiser des courses en nocturne pour obtenir un nombre conséquent. Ce qu'on avait qualifié à l'époque de minima au forceps pour le résultat que l'on sait : aucune médaille à Pékin. Va-t-elle faire de même pour les JO de Rio ? C'est possible. «Taoufik Makhloufi est ingérable» Les entraîneurs d'athlétisme, du moins ceux qui contestent, doivent savoir que le COA gère l'argent public et participe également au financement de la préparation des athlètes. L'instance olympique est là pour aider les athlètes et leur encadrement, mais pas au détriment de la logique qui veut que tout doit être fait dans un esprit de bonne gouvernance. Un entraîneur qui arrive en retard et qui part en avance d'un stage n'a pas à réclamer. De même quand le meilleur perchiste du pays va effectuer un stage à l'étranger sans ses perches, c'est qu'il y a un réel problème. Ce n'est tout de même pas la presse qui a dit un jour que «Taoufik Makhloufi était ingérable», et ce n'est pas cette même presse qui avait poussé, l'année dernière, le même Taoufik Makhloufi à courir, coup sur coup, deux meetings, celui de Berlin et celui de Rieti, puis de faire un marathon aérien entre l'Italie et le Congo pour être, 48 heures plus tard, dans les starting-blocks de la course du 800 m des Jeux africains de Brazzaville. Ce n'est, enfin, pas cette même presse qui avait fait rater, la saison dernière, à Makhloufi l'important meeting de la Diamond League de Birmingham parce que le champion algérien n'avait pas obtenu son visa d'entrée dans le territoire britannique. Il ne fait pas de doute que ces athlètes vont se démener lors des championnats d'Afrique que la ville sud-africaine de Durban va organiser du 22 au 26 juin en vue de réaliser les minima que la FAA impose. Cela pourrait être une source de motivation en vue de remporter des médailles, mais le risque de les voir forcer à quelques semaines des JO est réel ainsi que celui de les voir se blesser.