Chakib Khelil poursuit son pèlerinage dans les zaouias. A Mostaganem où il s'est rendu hier, l'ancien ministre de l'Energie a été l'hôte de deux zaouias. Selon des sources locales sûres, les notables de la zaouia de Belahouel ont refusé de l'accueillir. La même fin de non-recevoir a été formulée à son émissaire par la zaouia El Alaouya que dirige cheikh Bentounès. Donc, l'ex-ministre de l'Energie s'est rabattu sur celle de Bentkouk. Là aussi, son accueil a été des plus mitigés, puisqu'il n'a pas accédé à la zaouia, mais plutôt à la mosquée. Mieux encore, ses hôtes l'ont accueilli avec une sourate de Coran qui serait chargée de messages. Par ailleurs, selon certains observateurs locaux, sa réception dans ce lieu a fait l'objet de dures tractations entre les disciples de cette zaouia. On raconte que le cheikh, actuellement malade et donc absent, n'aurait pas accepté de le recevoir. Aussi, on nous affirme que c'est un ex-sénateur du FLN, propriétaire d'un titre de presse édité à Oran, qui aurait organisé la tournée de Khelil à Mostaganem. D'ailleurs, ce dernier s'est abstenu de toute déclaration politique dans ces lieux de culte. Khelil a effectué une halte dans un restaurant, où il a déjeuné. Pendant une vingtaine de minutes, il a présenté sa vision d'une nouvelle «stratégie économique» où il est impératif, selon ses dires, «de se tourner vers l'Afrique et de tourner le dos à l'Europe». Parce que «c'est un marché de huit cents millions d'âmes». Auparavant, il a plaidé pour la nécessaire reconversion de l'économie nationale en abandonnant le pétrole au «profit de l'agriculture et les services». Selon Chakib Khelil, l'Algérie «est en mesure de devenir exportatrice de produits agricoles et de ciment par exemple à l'Afrique». Bien évidemment, dans sa vision économique, il n'a pas oublié «la solidarité nationale en faveur des couches démunies». Dans ce registre, il notera que «le soutien que dégage l'Etat au profit de ces couches profite beaucoup plus aux nantis». A la question de savoir s'il s'agit d'un «programme de quelqu'un qui a des prétentions présidentielles», Chakib Khelil esquivera la question en affirmant qu'il s'agit d'«un ensemble d'idées». Dans l'après-midi, il s'est rendu à la zaouia El Bouzidia se trouvant à la sortie de Mostaganem. Là, les choses ont tourné plutôt au festif. Les partisans de cette zaouia sont venus en nombre pour prendre une photo-souvenir avec celui qui était considéré comme le plus «proche du raïs». D'ailleurs, poussant le bouchon plus loin, certains ont tenu à prendre cette photo derrière un poster géant du président de la République accroché sur un mur à l'intérieur de la zaouia. La visite de Khelil dans ce lieu n'a pas dépassé une heure. Et au niveau de la ville, l'événement est passé vraiment inaperçu. Il aura gagné un reportage photographique pour enrichir sa page facebook, support de sa stratégie de communication. Pour quel objectif ?