Bien que le service minimum soit assuré, il demeure insuffisant, vu le nombre important de clients de la SNTF. Fonctionnaires et étudiants sont laissés, depuis plus d'une semaine, à l'abandon sur le quai de la gare ferroviaire d'Alger. A Bab Ezzouar, particulièrement, les voyageurs sont livrés à eux- mêmes. «Nous sommes les plus touchés par ces mouvements de grève. Nous sommes les seuls perdants», s'indigne une dame qui attend depuis plus de deux heures le train en direction de Thénia. Comme elle, des centaines de voyageurs vivent ce désarroi depuis les 9 jours de grève que mènent les conducteurs de train. Bien que le service minimum soit assuré, il demeure insuffisant, vu le nombre important de clients de la SNTF. En effet, depuis le deuxième jour de grève, la direction générale de la SNTF a assuré un service minimum. «Nous avons eu au début des difficultés de regrouper l'encadrement. Nous arrivons tout de même à assurer 40% du service», nous dira-t-on sur place. Les départs sont concentrés lors des périodes matinales et les heures de pointe pour permettre aux citoyens de rejoindre leur destination. En chiffres, 24 trains sont opérationnels sur plus d'une centaine de départs par jour, ils sont assurés habituellement vers la banlieue algéroise. Ça demeure insuffisant. «C'est la paralysie. Nous n'avons pas d'autre moyen pour rentrer chez nous, si ce ne sont les bus pour étudiants, mais leurs horaires ne nous arrangent pas souvent», dénonce une étudiante de l'université de Bab Ezzouar qui a acheté un abonnement mensuel à la SNTF. Les autres fonctionnaires des gares ferroviaires s'indignent eux aussi du mouvement que mènent leurs collègues. «Nous aussi, nous pouvons faire grève. Mais nous estimons que nous ne devons pas pénaliser nos confrères, ni les voyageurs. D'autant que leurs doléances ont été entendues par la tutelle», dira un guichetier de la gare. Outre les voyageurs, le transport ferroviaire assure également l'acheminement des produits commerciaux tels que le carburant vers les dépôts principaux de Naftal et le transport des céréales vers Chlef, Relizane, Béchar, Oued El Djamaâ. Celui-ci est assuré, nous dit-on, à 100% «pour l'instant». La grève des cheminots, faut-il le rappeler, est maintenue au lendemain même de la signature du protocole d'accord entre le directeur général de la SNTF et le secrétaire général de la Fédération nationale des cheminots. La raison est que les grévistes se disent indépendants de la FNC. Ils réclament ainsi la satisfaction de leurs revendications, entre autres la mise à niveau des TS conducteurs de train comme leurs collègues dans les autres services. Ils ont déclaré d'ailleurs que «la grève restera ouverte jusqu'à l'obtention d'un protocole conforme».