Bien qu'il ait été décrété illégal par la justice saisie par la direction générale de la SNTF, le débrayage des conducteurs des trains n'a pas été rompu. Hier à son troisième jour, la grève touchait encore plusieurs gares causant une situation de désordre dans les transports et de désarroi chez les voyageurs notamment les travailleurs dans des régions mal desservies en moyens de transport. Les secrétaires généraux du syndicat représentant les différentes wilayas se sont réunis hier pour évaluer la situation et décider l'action commune à entreprendre allant soit vers la poursuite de la grève ou la reprise du travail. En effet, quelques lignes de la banlieue ont repris dans la journée sans pour autant signifier un arrêt du mouvement de protestation enclenché dimanche. A Alger, le service minimum a été observé notamment entre Alger et Thenia et Alger et El-Afroun. Pour ce qui est des grandes lignes, la direction générale de la Société nationale du transport ferroviaire a fait savoir que «une destination a été assurée vers Oran et une autre Oran-Alger en plus de trafic ferroviaire relatif au transport des produits pétrochimiques en direction de Bordj Bou Arréridj et M'sila». A l'heure où nous mettons sous presse, des tentatives étaient en cours pour multiplier ces destinations en vue d'assurer l'approvisionnement de l'est du pays en ce produit énergétique. En tous cas, la décision de la justice saisie par l'entreprise et l'absence d'un préavis de grève et de service minimum lors des deux premiers jours du débrayage ne pèsent pas du côté des grévistes puisqu'ainsi leur action semble enfreindre la loi. Pour ce qui est des revendications des cheminots qui sont à leur énième mouvement de protestation au cours des deux dernières années, elles se résument dans une liste de points d'ordre socioprofessionnel et conditions de travail. Selon la Fédération nationale des cheminots (FNC), il s'agit, entre autres, de l'augmentation de la prime de travail posté, l'indemnisation des heures travaillées durant les week-ends et les jours fériés, l'augmentation de la prime de travail de nuit et le reclassement. De son côté, leur employeur (la SNTF) a assuré hier encore que «les portes du dialogue restent ouvertes pour préserver l'image de la société auprès de ses clients et que les revendications des grévistes seraient prises en compte et examinées selon les cadres juridiques en vigueur». Par ailleurs, un protocole d'accord SNTF/FNC englobant cinq points précédemment a été soumis dans une plateforme de revendications à la direction.