Protestation n «Nos revendications répétitives n'ont pas été prises en considération bien que nous soyons au troisième jour de notre mouvement», a déclaré, ce lundi, le porte-parole des organisateurs du débrayage. Notre interlocuteur rappelle que les revendications des cheminots sont entre autres : la hausse des salaires, l'augmentation des primes de déplacement et de risque fixées actuellement à 700 DA seulement. En plus, dira-t-il, «les cheminots se plaignent des conditions précaires dans lesquelles ils travaillent depuis des années.» La grève est suivie à 100% au niveau d'Alger, affirme-t-il, assurant que les cheminots de Bordj Bou-Arréridj, Beni Mansour, Miliana et Biskra ont suivi ce mouvement de débrayage. Un des cheminots organisateurs de ce mouvement déclare, pour sa part : «12 000 DA de salaire de base, 700 DA de prime de risque, en plus des conditions précaires, manque de confort, d'hygiène, sans oublier que beaucoup d'entre-nous sont poursuivis par la justice, comment voulez-vous qu'on travaille dans ces conditions ?» «Avec la pomme de terre à 80 DA, le riz à 90 DA, nous frisons le seuil de la mendicité», lance un autre conducteur de train. Les usagers des trains n'ont pas manqué d'afficher leurs inquiétudes particulièrement les étudiants lesquels se voient dans l'obligation de se contenter du service minimum. Ce matin, à la gare de l'Agha, les voyageurs s'interrogeaient sur la poursuite ou non de la grève. Rencontrée à la sortie de la gare, une étudiante qui hâtait le pas nous dira : «Heureusement que j'ai un TD à 9 heures, sinon il m'aurait été impossible d'arriver à l'heure à la faculté du Caroubier.» «C'est très pénalisant», lancera un des fonctionnaires de la Banque d'Algérie résidant à Boumerdès. Pis encore, ajoute une dame accompagnée de sa fille, «nous sommes surpris par cet arrêt subit des trains, nous sommes dans l'obligation d'emprunter un bus pour le retour». Contacté hier, Abdelkader Boubatra chargé des relations extérieures auprès de la Fédération nationale des cheminots (FNC) sur le sujet, a affirmé, que cette grève déclenchée samedi «sans préavis n'a ni titre ni représentants. C'est une grève anarchique.» Il a rappelé toutefois que des experts se sont penchés pour travailler sur un dossier relatif à la classification des postes des cheminots. Ce dossier permettra, poursuit-il, de tracer l'avenir des cheminots à savoir l'augmentation substantielle des salaires des conducteurs de train.» M. Boubatra s'interroge pour savoir qui est derrière cette grève et à quelle fin ? Dans le même sillage, le directeur des ressources humaines auprès de la direction de la Sntf a affirmé que des responsables régionaux sont en train de mener des négociations avec les représentants des travailleurs de la gare Agha-Alger. «Nous suivons de près au niveau de la direction générale ces pourparlers et nous en sommes partie prenante» . il affirme, en outre, que la direction de la Sntf s'est engagé depuis le premier jour à assurer le service minimum.