Le 58e anniversaire de l'embuscade de Tikjda, dans le versant sud du Djurdjura, au nord de la commune d'El Esnam, a été commémoré hier matin à Thighzert où a eu lieu l'opération, le 28 mai 1958, qui s'était soldée par la mort de sept valeureux martyrs, dont le lieutenant Si Lahlou, de son vrai nom Hocini Lahlou, commandant du groupe de choc de l'ALN. Un monument a été érigé en 2012 à sa mémoire et celle de ses compagnons d'armes tombés au champ d'honneur. La cérémonie de commémoration s'est déroulée en présence de la famille de Si Lahlou, des responsables locaux et des anciens moudjahidine, notamment Bazouche Hammouche, dit Ahmed Baâzouz, 94 ans, l'un des derniers témoins de l'embuscade. Il s'agit de celui qui avait donné l'ordre à ses soldats d'ouvrir le feu sur la Jeep à bord de laquelle se trouvaient un lieutenant nommé Langot et trois autres soldats français. Il avait sous sa responsabilité quatre djounoud en charge du fusil mitrailleur. Le commandant du groupe de choc de l'ALN, le lieutenant Hocini Lahlou, est né le 19 décembre 1930 à Tavouda, village situé sur les hauteurs de Tazmalt, wilaya de Béjaïa. Il avait rejoint les rangs de l'ALN en 1955. Un après-midi du 28 mai 1958, le déplacement d'un convoi de ravitaillement qui assurait l'approvisionnement du 22e bataillon des chasseurs alpins (BCA), commandé par le sinistre capitaine Gaston, a attiré l'attention des combattants de l'ALN qui activaient dans cette zone. Il faut souligner que c'est le même bataillon qui signera la mort du colonel Si Salah Zaâmoum, le 21 juillet 1961, dans la région de M'Chedallah. Les combattants de l'ALN, au nombre de 200 environ, avaient pris déjà position. Le convoi arrive et s'arrête à une centaine de mètres de l'endroit choisi pour l'embuscade. Les témoins disaient que les soldats de l'armée coloniale avaient soupçonné quelque chose. Ce qui expliquait, selon ces derniers, qu'un groupe de six soldats en formation de combat se dirigèrent vers l'endroit où Si Lahlou et son groupe se cachaient. Ces derniers ont ouvert le feu les premiers. Une dizaine de soldats de l'armée coloniale a été tuée lors de cette embuscade. Il a fallu attendre la nuit pour que les combattants de l'ALN se replient et échappent aux bombardements.