Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a indiqué hier qu'il allait relancer le programme d'amnistie pour les militants du delta du Niger en vue de mettre un terme aux attaques qui frappent les infrastructures pétrolières et menacent la production de pétrole. Alors qu'il avait ralenti et prévu pour 2018 la fin de ce programme d'amnistie bénéficiant aux anciens militants régionalistes, Muhammadu Buhari a justifié son revirement par la nécessité d'une solution durable aux violences qui ciblent la région pétrolière du delta du Niger. «La récente vague d'attaques de militants ciblant les installations pétrolières et énergétiques ne nous empêchera pas de reprendre le dialogue au plus haut niveau», a indiqué le président Buhari lors d'un discours télévisé marquant le premier anniversaire de son arrivée au pouvoir. Relancer le programme d'amnistie en est l'illustration, d'après lui. Apparu cette année, le groupe rebelle du delta du Niger a revendiqué cette semaine des attentats contre des infrastructures liées au secteur pétrolier, appartenant à Chevron, Shell et à la compagnie pétrolière publique nigériane NNPC. Les NDA, qui affichent des intentions ouvertement séparatistes, ont mené depuis le début de l'année une dizaine d'attaques qui ont ciblé la production pétrolière. D'après le secrétaire d'Etat nigérian pour les ressources pétrolières, Emmanuel Kachikwu, la production de brut est passée de 2,2 millions barils/jour comme prévu dans les projections budgétaires à 1,4 million de barils/jour, son plus bas niveau depuis les années 1990.