Des citoyens sont sortis samedi dans la rue à Akbou pour réclamer la dissolution pure et simple de l'assemblée populaire communale. Une action qui a touché également plusieurs commerces de la ville qui ont baissé rideau en signe de solidarité avec les manifestants. La population qui a manifestement ras-le-bol du blocage dont souffre la commune a fait le choix de demander des autorités sa dissolution, exaspérée par «les querelles et disputes de chapelles des élus», regrette un commerçant qui a observé le mot d'ordre de grève. Cette action était latente depuis au moins deux semaines, c'est-à-dire depuis la dernière session ordinaire de l'APC qui a tourné court, en raison du rejet de l'opposition qui est majoritaire au sein de l'assemblée de tout l'ordre du jour. Le 8 mai passé, en effet, les élus qui étaient convoqués pour discuter et adopter la cinquantaine de points inscrits à l'ordre du jour ont vite fait de «dégainer» par un échange de «politesses». Même les citoyens qui assistaient également à la session ne se sont pas empêchés de prendre part à ces «débats». Comment donc une commune comme celle d'Akbou, l'une des plus riches du pays, grâce à sa zone industrielle de Taharacht où se trouve concentrée une grande partie de l'agro-industrie du pays, n'arrive t-elle pas à décoller, s'interrogent les Akboutiens. On parle même d'un matelas financier, sous forme de programme d'équipements publics d'un montant qui dépasserait les 6 milliards DA, sur lequel sommeille la collectivité faute de consensus au sein de l'APC. Il faut dire que depuis l'annonce des résultats des élections locales en décembre 2012, les élus s'entredéchirent. On ne compte plus le nombre de fois où l'exécutif et les commissions ont changé de configuration. Mais les coalitions meurent aussi rapidement qu'elles sont nées. Du côté de l'opposition, on désigne l'inamovible Abderrahmane Benseba, maire de la commune depuis 1997, comme principal écueil à l'essor de la commune. «C'est l'absence d'alternative à la tête de l'exécutif communal qui a conduit à ce marasme», affirme un élu de l'opposition, sous le sceau de l'anonymat. Abderrahmane Benseba qui est à la tête de ce second pôle urbain et industriel de la région de la Soummam depuis vingt ans est accusé par les élus de l'opposition de n'en faire qu'à sa tête. Dans une lettre qu'ils lui ont adressée tout récemment, les élus de l'opposition lui reprochent d'avoir ignoré l'assemblée sur de nombreux plans. Une lettre vouée au même sort que celles qu'avaient adressées leurs pairs des années avant. «La balle est dans le camp du wali. Le code communal est bafoué à Akbou ! La tutelle doit intervenir pour remettre de l'ordre dans l'intérêt de la population locale», alertait déjà, en 2014, un vice-président de cette APC.