Voix étouffée, puis tremblante, Brahim Ghali a du mal à exprimer sa peine. Il était l'une des personnes qui a côtoyé feu Mohamed Abdelaziz lors du long combat pour l'autodétermination du peuple sahraoui. «Je ne pourrai pas souffler un mot», nous dit-il au téléphone quelques heures après l'annonce du décès du président de la République arabe sahraouie démocratique. Ce sont les seuls mots prononcés par son compagnon de combat. Le monde pleure le combattant du désert. A peine quelques minutes après l'annonce officielle de la disparition de Mohamed Abdelaziz, les messages de condoléances affluent de partout. L'ambassade de la Rasd à Alger été le point de convergence de plusieurs représentants des Etats qui soutiennent la cause sahraouie. A l'instar de l'ambassadeur du Venezuela, de Cuba, des délégations algériennes se sont rendues sur place. Aujourd'hui à 9h30 est prévue la cérémonie d'avant les obsèques. Du côté de la presse mondiale, des sites d'information ont communiqué la nouvelle du décès. L'Agence de presse française a twitté sur son compte «Sahara occidental : le Polisario annonce la mort de son chef Mohamed Abdelaziz». Le Parisien et le site de TV5 monde reprennent le communiqué de l'APS. Le site d'information belge, La Libre Belgique titre à 18h «Sahara occidental : le Polisario annonce la mort de son chef Mohamed Abdelaziz». Des confrères journalistes espagnols ont présenté leurs condoléances sur leur page Facebook. Ainsi, Eguenio Lushes qui a eu l'occasion de se rendre aux camps de réfugiés sahraouis de Tindouf pour des couvertures médiatiques a exprimé sa tristesse en écrivant : «Un symbole et un géant que vient de perdre le peuple sahraoui.» Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a entamé le Conseil des ministres qu'il a présidé, hier à Alger, par l'observation d'une minute de silence et la lecture de la Fatiha du Saint Coran, à la mémoire du défunt président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz. Mais c'est surtout sur les réseaux sociaux que la mort d'Abdelaziz a provoqué des réactions. Les Algériens, de divers horizons politiques, ont tous exprimé leur tristesse. Les photos de leader du Polisario sont très partagées et commentées. Beaucoup disent êtres tristes «qu'il soit mort avant d'avoir vu son rêve réalisé : une République sahraouie libre et indépendante», poste un internaute algérien depuis Londres.