C'est du moins l'impression qui ressort de la 10e édition des «Débats du FCE» qui s'est tenue hier à Alger sous le thème de «L'entreprise moteur du développement local». Lors de cette rencontre à laquelle a été invité le directeur des ressources et de la solidarité financière locale et DG par intérim des collectivités locales au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Azzedine Kiri, certains membres du FCE ont reproché à l'administration d'être derrière le blocage de leurs projets, notamment en ce qui concerne le foncier économique et autres autorisations à acquérir au préalable pour le lancement de tout investissement. Du tac au tac, le représentant du département de Bedoui a répondu en disant que des assiettes foncières ont été attribuées à des entrepreneurs, mais que ces derniers les ont détournées de leur vocation initiale. Preuves à l'appui, le bilan du Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier (Calpiref), établi à fin juillet 2015, c'est-à-dire avant la mise en place de nouvelles dispositions de la LFC 2015, fait ressortir que le nombre de dossiers d'investissements qu'elle a reçu a atteint plus de 56 300 qui totalisent des intentions d'investissements d'un montant brut global de 3900 milliards DA et qui projetaient la création de 272 500 emplois. Sur les 14 412 dossiers retenus, le nombre d'arrêtés de concession signés par les walis s'élève à 8005, soit 56% des projets retenus qui se sont vu établir des arrêtés de concession, alors que le nombre d'actes établis s'élève à 3979 actes, soit 50% des projets pour lesquels des arrêtés de concession ont été signés. Enfin, le nombre de projets agréés par le Calpiref et qui sont actuellement opérationnels ne dépasse guère 158 qui totalisent un investissement de 1,24 milliards DA et qui ont permis la création de 14 968 emplois. Ceci dit, malgré le petit nombre de projets agréés, la problématique consiste dans la non-occupation des terrains par les investisseurs bénéficiaires. Une question qui a d'ailleurs été débattue lors de la récente rencontre tenue par le ministre de l'Intérieur avec les 13 walis de l'Ouest. Les communes ne doivent plus compter sur l'Etat Après le plaidoyer de Noureddine Bedoui à propos des communes, qui doivent compter sur elles-mêmes et ne pas attendre le financement des projets sur les fonds de l'Etat, Kiri lui a emboîté le pas en avertissant que l'Etat a décidé de mettre fin au recouvrement définitif. Largement affecté par la chute des prix du pétrole, l'Etat ne financera désormais que les projets d'investissement qu'il juge viables et productifs. Après le lancement du projet et une fois la période de la rentabilisation arrivée, la commune bénéficiaire doit rembourser le montant du financement. En outre, il a pressé les collectivités locales à chercher les solutions qui s'imposent pour la création de richesse et d'emploi localement. Pour ce faire, le responsable de l'Intérieur a rappelé le b.a.-ba de la relation entre la collectivité locale et l'entreprise. «C'est à l'entreprise de créer de la richesse, mais c'est à la commune de créer l'environnement favorable.»