Alors que des athlètes ont été financés par l'Etat pour se préparer aux Championnats d'Afrique, voilà que certains d'entre eux choisissent de faire l'impasse sur cette compétition. La délégation algérienne qui doit prendre part aux Championnats d'Afrique d'athlétisme de Durban (22-26 juin) quittera aujourd'hui le pays à destination de l'Afrique du sud. Neuf athlètes sont concernés par cette compétition, à savoir Hicham Cherabi (perche), Athmani Skander (200 m), Bariza Ghezlani, Mohamed Ameur, Hicham Medjber, (20km marche), Zouina Bouzebra (marteau), Soufiane Bouhada, Miloud Laaredj et Fethi Benchaa (4x400 m). Une délégation des plus réduites à cause de nombreux forfaits pour diverses raisons. A commencer par Taoufik Makhloufi (800m) et Larbi Bouradda (décathlon), qui ont préféré se consacrer exclusivement à la préparation aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Idem pour Hicham Bouchicha et Billal Tabti (3000 m steeple). Il y en a qui sont blessés, comme Saber Boukemouche (400 m haies) et qui sont sur la touche pour quelques semaines. Et puis il y a ceux qui n'iront pas à Durban pour une raison absolument inimaginable : absence de visa d'entrée en Afrique du sud. Parmi ceux-ci, il y en a deux, Amine Belfarar (800 m) et Louhab Kafia (triple saut) qui, pour n'avoir réalisé les minima pour ces championnats que récemment, ont déposé leur dossier de visa avec du retard. D'après ce que nous savons, pour chaque déplacement d'une sélection nationale, la Fédération passe par la direction de la coopération du MJS qui, à son tour, prend attache avec un service spécialisé du ministère des Affaires étrangères. C'est ce dernier qui s'occupe des démarches, et en règle générale, il obtient les visas rapidement surtout lorsqu'il s'agit d'une participation à une compétition internationale. Un séjour prolongé Nous ne pensons pas que l'Afrique du sud, tenue par le cahier des charges de la compétition, aille jusqu'à refuser un tel document à ces deux athlètes. Le problème, en fait, ne se situe pas au niveau de ces deux athlètes mais à celui de deux autres qui sont Abdelmalik Lahoulou (400 m haies) et Romaïssa Belabiod (longueur) qui ne peuvent obtenir de visa d'entrée en Afrique du sud pour avoir dépassé la limite de validité de celui qu'ils avaient lorsqu'ils étaient partis en stage dernièrement dans ce pays. Voilà qui ne manquera pas de faire réagir le MJS pour qui tous ces athlètes doivent prendre part à ces championnats (Makhloufi et Bouradda y compris) puisqu'ils étaient inscrits dans le contrat-programme par lequel ils ont été financés pour se préparer. Lahoulou et Belabiod n'étaient pas seuls en Afrique du sud. Leur stage était, sûrement, dirigé par leur entraîneur. Est-ce que c'est ce dernier qui a pris le risque de dépasser la limite de validité du visa sud-africain ? Une enquête doit être faite sur cette affaire, d'autant que ces deux athlètes courent toujours derrière les minima pour les JO, et la compétition africaine était une fort belle occasion pour le faire. Ce sont également deux belles chances de médailles pour l'Algérie qui s'envolent. Enfin, sans Lahoulou, le relais 4x400, qui court, lui aussi, derrière la qualification pour Rio, sera grandement handicapé. Le MJS ne peut pas laisser passer des telles bourdes qui ternissent la crédibilité du sport algérien qui pourrait être taxé de manque de sérieux. La délégation quittera Alger aujourd'hui à 15h50. Elle effectuera une escale de 7 heures à Doha avant d'embarquer le 20 juin (7h00) pour Durban où elle arrivera à 17h05.